Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain Donald Trump, se rendra cette semaine au Maroc, en Jordanie et en Israël pour rassembler un soutien au plan de paix américain, déclaré mort-né par l'Autorité palestinienne.Jared kushner sera accompagné lors de cette visite par l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Jason Greenblatt, et l'envoyé spécial des Etats-Unis pour l'Iran, Brian Hook. La délégation américaine en quête d'un soutien pour son plan de paix rejeté par la communauté internationale aura plusieurs entretiens avec les responsables de ces trois pays, selon la Maison- Blanche. Kushner se rendra ensuite à Montreux, en Suisse, à compter du 1er juin, où il devrait participer à la conférence annuelle de Bilderberg pour débattre des grandes questions internationales avant de se rendre à Londres dans le cadre de la visite d'Etat que le président Trump va effectuer au Royaume-Uni. Le très attendu plan de paix américain a ravivé la compétition entre l'Arabie saoudite, le Maroc, et la Turquie sur le contrôle des lieux saints de l'Islam à El Qods occupée, assuré actuellement par la Jordanie. Les spéculations vont bon train sur la possibilité de transférer le contrôle de la Mosquée El Aqsa, troisième lieu saint de l'Islam, à un autre pays, alors que la Maison-Blanche s'apprête à dévoiler la partie économique de son plan lors d'une conférence prévue les 25 et 26 juin à Bahreïn. Selon des analystes politiques, la plus grande crainte de la Jordanie aujourd'hui est de voir le nouveau plan mettre fin à son contrôle historique des lieux saints au profit d'autres pays comme l'Arabie saoudite, le Maroc et la Turquie. Les craintes du royaume hachémite se sont accentuées dernièrement voyant dans le plan américain une conspiration en dépit des assurances de l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Jason Greenblatt. Rabat, Ankara et Riyadh ne cachent pas leurs ambitions à ce sujet en cherchant à jouer un rôle dans un éventuel accord qui devrait redéfinir le statut de la ville sainte. En attendant, les détails du plan de paix américain qui seront révélés en juin, la Maison-Blanche veut aborder les aspects économiques de l'accord lors de la Conférence de Bahreïn. L'administration américaine veut tirer profit de la situation économique désastreuse dans les territoires palestiniens pour imposer son plan biaisé au profit d'Israël, et mène à cet effet d'intenses «négociations» avec les Etats arabes du Golfe pour les inciter à le financer. Samedi, le plus haut négociateur de l'Autorité palestinienne, Saeb Erekat, a appelé «tous les pays» à ne pas participer à la conférence de Manama, affirmant que cette réunion «échouera certainement sans la participation palestinienne». Saeb Erekat a qualifié l'administration Trump de «pierre angulaire de l'idéologie israélienne d'extrême droite» accusant les Etats-Unis de «semer la peur dans la région». L'Autorité palestinienne a dénoncé en mars «une guerre financière» menée par les Etats-Unis et Israël pour forcer les Palestiniens à «accepter une proposition de paix inacceptable».