La mobilisation de la communauté universitaire de Béjaïa pour "un changement radical de système et une transition démocratique sans les figures du système" demeure intacte. À sa 14e marche hebdomadaire organisée tous les mardis, ils étaient un peu plus d'un millier, hier, à réinvestir les principales artères de la ville de Béjaïa. Comme toujours, la marche a démarré du campus Targa-Ouzemour, à 11h30, pour se terminer à la place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel, en passant par le siège de la wilaya. La marche d'hier était différente des précédentes, vu qu'elle s'est déroulée dans un climat de tristesse. Une tristesse qui se lisait sur tous les visages des manifestants. La cause : la mort du militant des droits de l'Homme et de la démocratie le Dr Kamal-Eddine Fekhar, dans la salle d'incarcération de l'hôpital Frantz-Fanon de Blida. D'ailleurs, la marche a été dédiée à la mémoire du Dr Fekhar. En effet, au premier rang de la marche, une banderole géante déployée par les enseignants, sur laquelle on pouvait lire : "L'université de Béjaïa pleure le Dr Fekhar." Et de scander : "Nekni s Imazighen neaya dilvatel, lmut n Dr Fekhar tejreh ulawen" et "Béjaïa solidaire avec Ghardaïa". Tout au long de la marche, les slogans habituels du mouvement populaire sont scandés par les marcheurs sans répit malgré le jeûne et la chaleur. Maintenant que le sort du rejet de l'élection du 4 juillet est définitivement scellé, le mot d'ordre le plus scandé est "Pacifique pacifique, transition démocratique" ainsi que d'autres tels que "Djazaïr matchi askaria, dawla madania", "Klitou lebled ya seraqin", "La lutte, la lutte jusqu'à la chute du système", "Nous sortons pour combattre le système et sa bande", "Pouvoir assassin", "Le FLN, le RND berra". Au rond-point Daouadji, baptisé rond-point Matoub-Lounès depuis le Printemps noir 2001, une minute de silence a été observée à la mémoire du regretté Dr Fekhar et des martyrs du Printemps noir et de la démocratie. Devant le portail principal du siège de la wilaya, les manifestants ont marqué une halte pour scander avec force : "Pouvoir assassin" et "Système dégage". Un groupe de manifestants est monté sur le toit pour déployer une banderole géante sur laquelle on pouvait lire : "L'université de Béjaïa pleure le Dr Fekhar". La marche s'est poursuivie jusqu'à la place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel où les manifestants ont organisé un rassemblement pour vilipender le pouvoir. Puis les marcheurs se sont dispersés dans le calme, en se donnant rendez-vous pour la prochaine marche du 15e vendredi. L. OUBIRA