Habiller son enfant est une dure épreuve pour les parents Oui, avec l'arrivée en masse du textile turc, on peut ne pas se saigner pour les vêtements de l'Aïd. Il faut savoir néanmoins où chercher. Petit tour d'horizon... Les achats de l'Aïd vont bon train! Depuis une semaine, ils sont la star de toutes les «sahret» des familles. Pourtant, le Hirak qui occupe tous les esprits depuis plus de trois mois avait laissé de côté les emplettes de l'Aïd comme d'ailleurs celles du Ramadhan. «On craignait vraiment que le Hirak fasse boycotter cette tradition comme les élections», plaisante Salah, gérant d'une boutique de prêt-à-porter pour enfant à Bachdjarah. Les craintes de Salah s'expliquaient par la léthargie des ventes durant la 1 ère quinzaine du mois sacré. «Au début du Ramadhan c'était mort tout comme la veille de ce mois sacré, où l'on faisait quelques bonnes affaires», rapporte Hamid, un autre vendeur de vêtements. «Il est vrai que la première quinzaine est connue pour ne pas être celle des achats de vêtements, mais habituellement on vendait quelques trucs par-ci par-là. Hade el ame, kanate miyta (cette année c'était mort)», souligne-t-il, mais sans donner de signes d'inquiétude. Car, au grand bonheur de «Hamid and co» les affaires ont repris de plus belle. Le vendredi 24 mai, les achats de l'Aïd ont retrouvé leur place. Leur coup d'envoi a été donné juste à la fin du 14e acte du Hirak. Ainsi, depuis ce fameux vendredi soir, les magasins sont pris d'assaut juste après le f'tour. «On est soulagé. On avait peur que même nous «nrouhou gaâ» (on partirait tous, Ndlr). Finalement, c'est tout à fait le contraire, on ne s'est pas arrêté durant toute la semaine alors que ce dernier week-end a été des plus chauds avec de belles ventes», soutiennent avec beaucoup de soulagement ces commerçants tout en se frottant les mains pour leur chiffre d'affaires, qu'ils affirment, a explosé... La révolution turque... Comment s'explique donc cet engouement? Les familles essayent de rattraper le retard. Mais pas seulement! Les prix sont plus ou moins raisonnables avec le textile turc qui frappe des plus forts en alliant qualité et prix. «Il est vrai que les produits chinois sont très raisonnables, mais la qualité n'est presque jamais au rendez-vous», soutient Karima, mère de famille qui avait entre les mains deux sacs bien remplis de vêtements pour ses deux enfants. «Là, les produits turcs et à un degré moindre du Bangladesh, nous offrent des prix raisonnables avec en prime de la très bonne qualité. Regardez de vous-même», dit-elle en nous tendant son sac. «J'ai acheté deux tenues pour chacun de mes enfants pour moins de 10.000 dinars», assure-t-elle. Effectivement, en voyant les produits qu'elle venait d'acquérir on est étonné par la très bonne qualité et les prix proposés. On le constate également dans les magasins de la rue Hassiba Ben Bouali où les prix alléchants affichés sur les devantures des magasins ne sont pas de la publicité mensongère. Des pantalons à 1200 dinars, des tenues complètes à 2500 dinars, que ce soit pour adultes ou enfants. On a même vu des commerçants qui proposent des packs à couper le souffle avec de superbes pantalons en toile, une chemise, une ceinture et une paire de chaussures à moins de 5000 dinars. Cerise sur le gâteau, le design est au rendez-vous puisque c'est du prêt-à-porter des plus modernes. Etonnant! «C'est cela la révolution turque...», nous lance Feriel, «fashion victime» qui s'habille néanmoins à bas prix. Où dénicher la perle rare «Chut, il ne faut pas le dire, mais je ne me ruine plus en vêtement depuis que j'ai découvert le textile turc», assure-t-elle. Feriel met en valeur les produits que l'on trouve chez les petits magasins, mais pas seulement. Selon elle, les franchises turques et émiratis, installés récemment en Algérie, sont le «booster» de cette révolution en ayant créé une concurrence des plus rudes. Elle cite les LC Waikiki, Max Fashion, De Facto,... qui proposent des vêtements à la mode à de petits prix. «D'ailleurs, Kiabi qui s'est installé depuis quelque temps a accentué cette concurrence et la guerre des prix qui va avec», assure-t-elle tout heureuse. Néanmoins, même si les prix de ces enseignes sont très bons, on peut trouver encore moins cher dans certains endroits. La qualité n'est toutefois pas la même, mais elle reste convenable. Où se trouvent donc ces paradis du vêtement? Des familles rencontrées éclairent notre lanterne en nous envoyant dans des marchés spécifiques. Premier endroit qui nous a été indiqué est la petite commune de Bachdjarah avec ses innombrables centres commerciaux ou plus communément appelés «Bazar», ainsi que les petits magasins qui pullulent sur les grandes artères de ce quartier populaire devenu le paradis du vêtement. Le marché de Rouiba, qui est connu sous le nom de «La Braderie» est également conseillé pour faire ses emplettes. Nous avons donc décidé de nous y rendre pour nous enquérir de visu. Et effectivement, ces «Bazars» ne le sont en fait pas du tout. C'est la véritable caverne d'Ali Baba. On y trouve de tout pour tous et pour toutes les bourses. Que ce soit pour hommes, femmes, adultes ou enfants. Des habits classiques aux accoutrements dernière tendance. Les foyers trouvent leur bonheur en déambulant dans les allées de ces centres commerciaux, cela sans trop se ruiner! Mais ces derniers jours il faut avoir du courage pour se rendre dans ces endroits qui sont complètement «bouchés» quelques minutes après le f'tour. Les vendeurs y mangent d'ailleurs sur place pour être aux aguets pour répondre aux premiers clients. Ceux qui ont peur de cette aventure, il leur reste les ventes par Internet qui elles aussi ont des prix abordables et proposent même la livraison à domicile. Les pages Facebook «Prix Choc Bachdjarah», «Fashion Latino» ou encore «Polo Blida» sont les plus connus. Leurs prix y sont pour beaucoup! Voilà donc pour ceux qui ne se sont pas encore fait déplumer, un bon moyen d'éviter les dégâts. Enfin, pas trop...