Aït Aldjet et Abdellah Guessoum «Pour nous, il s'agit surtout de ne pas prolonger le mandat de Bensalah, dès lors qu'il a échoué.» Le communiqué signé jeudi dernier par 16 personnalités religieuses a-t-il été mal interprété? C'est ce qu'a estimé l'association des Ouléma. Des clarifications s'imposaient de facto. C'est ce qui a été fait. «Le communiqué signé jeudi par des savants algériens, appelle effectivement à une transition, mais pas celle que défendent d'autres partis politiques» a déclaré leur président dans un entretien au quotidien arabophone El Bilad. «Pour nous, il s'agit surtout de ne pas prolonger le mandat de Bensalah, dès lors qu'il a échoué à organiser la présidentielle du 4 juillet», a souligné Abderrezak Guessoum. Quelle est donc la position de nos érudits? «Le communiqué des Ouléma est un plaidoyer pour l'application des articles 7 et 8 de la Constitution» a expliqué le président de l'association des Ouléma. «Les personnes nommées par l'ancien régime (Bensalah et Bedoui) doivent partir pour laisser la place à des personnes qualifiées pour accompagner l'Algérie vers une nouvelle phase politique» a-t-il ajouté. Une position qui épous les revendications brandies par le mouvement de protestation né des marches du 22 février. «C'est au Hirak qui est un référendum hebdomadaire de désigner ses représentants pour diriger la phase de transition qui doit conduire à l'organisation de la présidentielle» a jugé Abderrezak Guessoum qui a tenu à confirmer que Cheikh Mohamed-Tahar Aït-Aldjet, doyen des ouléma, âgé de 102 ans, a bien signé de sa main le communiqué rendu public le 30 mai par l'association. Une proposition qui a surpris plus d'un observateur qui appelle à une période de transition qui serait pilotée par une ou des personnalités consensuelles, qui feraient l'unanimité au sein du peuple algérien. Les 16 religieux ont préconisé la tenue d'une conférence de dialogue national global, sans aucune exclusion. «Cette conférence aura à mettre les repères pour l'avenir du pays et adopter une feuille de route pour une nouvelle politique mettant à l'abri la patrie et le citoyen du pourrissement politique, économique, social et culturel et protéger le pays de toutes les formes de dépendance et d'allégeance à part celle faite au peuple», ont-ils souligné. «La situation dans le pays est dangereuse et complexe. Il faut donc intervenir rapidement et pacifiquement et d'une manière consensuelle pour régler la crise à travers la mise en application des articles 7 et 8 de la Constitution qui portent sur la souveraineté du peuple. Le référendum fait par le peuple durant les vendredis du Hirak suffit à lui-même» ont prévenu les savants qui ont tenu à saluer l'institution militaire «qui veille à la protection de la patrie et à l'accompagnement du Hirak en garantissant sa sûreté et sa sécurité».