L'OCI souligne la centralité de la cause palestinienne L'OCI soutient fermement les Palestiniens et appelle au boycott de la réunion de Manama, sous la botte du conseiller et gendre de Trump, Jared Kushner, un fervent acteur du sionisme qui se rendra au Maroc pour «convaincre» Mohammed VI, président du Comité Al Qods, de rallier son plan! La question palestinienne a été au coeur du sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), même si les pays participants ont suivi l'exemple de ceux qui assistaient aux sommets précédents de la Ligue arabe et du Conseil de coopération du Golfe (CCG), très tôt vendredi, pour apporter leur «soutien total» à l'Arabie saoudite face aux «menaces» du rival iranien dont l'ombre aura constamment plané sur ces trois rencontres. L'OCI semblait tout particulièrement préoccupée par le rendez-vous de Bahreïn où Jared Kushner, le conseiller et gendre du président américain Donald Trump, compte présenter son «plan de paix» totalement favorable aux thèses du sionisme et aux attentes du Premier ministre benjamin Netanyahu. Le sommet islamique a donc apporté, hier, son soutien aux Palestiniens tout en réconfortant Riyadh aux lendemains des attaques qui ont ciblé ses navires et son terminal pétroliers. Dans la déclaration finale qui a sanctionné ses travaux organisés dans la ville sainte de La Mecque, l'OCI a dénoncé une nouvelle fois avec la plus grande fermeté le transfert de l'ambassade américaine à El Qods par le président Trump qui prétend ainsi reconnaître la ville comme «capitale d'Israël», au mépris des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Preuve de sa détermination, l'OCI a appelé les 57 pays membres à boycotter tous les pays qui ont transféré leur ambassade à El Qods dans le sillage des Etats-Unis dont le parti-pris en faveur de l'Etat hébreu est devenu encore plus flagrant avec l'administration Trump. Ce faisant, l'Organisation de la coopération islamique conforte la position de l'Autorité palestinienne qui dénie au gouvernement américain un rôle quelconque de médiateur dans le conflit, sachant qu'il foule au pied la légalité internationale et fait fi des décisions de la communauté internationale qui considère El Qods comme une ville illégalement occupée par Israël et ne reconnaît en aucun cas son «annexion». Cette position a été portée de façon ininterrompue par l'OCI depuis sa création et on rappelle à juste titre que l'organisation est née justement dans le but de défendre les lieux saints musulmans d'El Qods, après l'incendie criminel de la mosquée Al-Aqsa en août 1969. A cet égard, l'OCI a tenu à réaffirmer, dans son communiqué, que «la paix et la stabilité dans la région du Proche-Orient ne seront atteints qu'avec le retrait d'Israël des territoires occupés en 1967». Ce n'est pas là une prise de position factuelle, elle répond clairement à la tentative du gendre et conseiller du président américain Donald Trump, Jared Kushner, farouche artisan de l'expansion des colonies juives dans les territoires occupés, et porteur du plan de paix israélo-américain dont le premier round se jouera fin juin à Bahreïn. Washington affirme que la conférence de Manama servira à «encourager le soutien à des investissements et initiatives économiques potentiels qui pourraient être rendus possibles par un accord de paix», mais ne cache pas que les revendications palestiniennes seront purement et simplement sacrifiées. Lesdits investissements incomberont, bien sûr, aux royaumes du Golfe alliés des Etats-Unis que sont l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, seuls attendus à Bahreïn pour le moment, tandis que le grand gagnant du tour de passe-passe sera Israël, conforté dans ses ambitions territoriales et géostratégiques. En prenant clairement position contre la démarche partiale des Etats-Unis dont le soutien sans faille à l'Etat hébreu ne s'embarrasse plus de faux-fuyants, l'OCI met chaque pays membre face à ses responsabilités historiques. Il est à noter que le président turc Recep Tayyip Erdogan, poids lourd de l'OCI, n'a pas assisté à cette réunion, en froid avec les dirigeants saoudiens depuis l'affaire Khashoggi, et que l'Iran y a dépêché une délégation de bas niveau. Comme il convient aussi de relever dans la déclaration finale, le refus de l'OCI de l' «annexion» du Golan syrien par l'Etat hébreu ainsi qu'une condamnation sans équivoque de l'islamophobie en Occident, due à une méconnaissance de l'Islam.