Le scrutin touchera 124 assemblées, dont 2 APW, et concernera quatre wilayas du Centre. Quelques semaines après la publication du décret présidentiel portant la dissolution des “assemblées élues” dans la région de Kabylie, le gouvernement a fixé, selon des sources sûres, la date de la tenue des partielles au jeudi 24 novembre prochain. Cette annonce sera faite prochainement lors de la convocation du corps électoral conformément à l'esprit de l'article 95 de la loi portant régime électoral. La décision de fixer la date pour la tenue de ce “mini-scrutin” a été prise après des mois d'attente et de suspense savamment entretenu par le gouvernement si l'on prend en considération le fait que le principe de la révocation des “indus- élus” en Kabylie a été arrêté depuis le début de l'année en cours. Prévues pour septembre, les partielles ont été différées à novembre en raison des impératifs de calendrier et des priorités présidentielles, le référendum en l'occurrence. Les partielles qui auront lieu dans quatre wilayas et qui concerneront 124 assemblées dont 2 APW, seront un sérieux test pour les différents “acteurs” dans la région. Les résultats de ces “joutes” livreront une lecture sur le poids des uns et des autres en prévision des futures échéances nationales qui frappent déjà à la porte. Ces élections serviront d'occasion pour voir arithmétiquement et politiquement l'évolution des rapports de force dans une région qui va renouer avec le processus électoral après avoir tantôt boudé, tantôt rejeté carrément les différentes opérations électorales organisées depuis avril 1999. Le taux de participation, devenu subitement l'enjeu essentiel de toute élection, sera un des paramètres importants à prendre en compte dans toute grille de lecteur sur ces partielles. Une participation massive signifiera beaucoup de choses. D'abord l'adhésion des citoyens au processus de règlement de la crise tel qu'enclenché par le mouvement citoyen avec les représentants de l'Etat. C'est également, toutes proportions gardées, une satisfaction des résultats “obtenus” après les différents rounds du dialogue gouvernement-archs. Un taux élevé de participation aux partielles de novembre prochain démontrera que les populations de cette région restent en phase et alignées derrière les délègues du mouvement citoyen en suivant ses mots d'ordre : en 2002 pour rejeter par tous les moyens le scrutin et en 2005 en souscrivant aux partielles voulues, pour ne pas dire décidées par les archs. Un faible taux de participation confirmera en revanche le divorce entre les citoyens et la politique, d'un côté, et entre les populations et ses “élites”, de l'autre. Ce sont autant de raisons qui font que l'enjeu ne réside pas essentiellement dans l'identité de celui qui gagne mais beaucoup plus dans le taux de participation. Ces élections serviront à réhabiliter la “représentation populaire” dans une région qui a connu de fortes zones de turbulence ces dernières années. Ce seront comme “une avant-première” qui donnera une photographie politique approximative sur la reconfiguration née des évènements du Printemps noir en 2001. M. A. O.