Les affrontements entre l'armée israélienne et les Palestiniens sont quotidiens L'armée israélienne, qui doit écarter les visites des juifs sur l'esplanade, durant les 10 derniers jours du Ramadhan, les a «exceptionnellement» autorisées hier. D'après le directeur de la mosquée Al Aqsa, 45 Palestiniens ont été blessés, dont un grièvement, et 7 autres arrêtés. Des affrontements ont opposé hier Palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées, après la «visite» de plus de 1200 nationalistes juifs sur ce site ultrasensible. L'Etat hébreu célèbre la prise en 1967, de El Qods-Est par son armée. Troisième lieu saint de l'islam, également révéré par les juifs comme leur site le plus sacré, l'esplanade des Mosquées se trouve à El Qods-Est, partie palestinienne de la ville occupée, depuis 1967 par Israël qui prétend l'avoir «définitivement annexée», malgré les résolutions de l'ONu, les accords d'Oslo et ceux de camp David. Les forces israéliennes contrôlent tous les accès et y pénètrent systématiquement «en cas de troubles». Les juifs sont autorisés à venir sur le site à des heures précises, mais ne peuvent pas y prier, pour éviter d'attiser les tensions. Plus de 1200 extrémistes juifs s'y sont rendus, hier matin, en pleine fin du mois de Ramadhan. La police israélienne, qui empêche théoriquement les visites des juifs sur l'esplanade durant les 10 derniers jours de Ramadhan, les a «exceptionnellement» autorisées hier, signe que le gouvernement Netanyahu prépare l'opinion internationale à un nouveau coup de poignard dans le dos des Palestiniens. Cette visite a provoqué la colère des fidèles palestiniens qui se sont barricadés dans la mosquée Al Aqsa, d'où ils ont jeté des chaises et des pierres sur les forces de l'ordre, avant d'être dispersés, a affirmé la police israélienne, dans un communiqué. Les Israéliens célébraient hier la «journée de Jérusalem», commémorant la prise par leur armée, lors de la guerre des Six Jours en 1967, de la Vieille ville, alors sous contrôle jordanien. Selon le Waqf, la fondation musulmane sous contrôle jordanien qui administre l'esplanade des Mosquées, la police a utilisé des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes. D'après le directeur de la mosquée Al Aqsa, Omar Kaswani, 45 Palestiniens ont été blessés, dont un grièvement, et sept arrêtés. «C'est une violation du statu quo» a-t-il dénoncé, parlant des «visites.» Le ministère des Affaires étrangères jordanien a dénoncé dans un communiqué «des violations flagrantes par Israël» sur le site d'Al Aqsa, évoquant des «intrusions provocatrices d'extrémistes», qui ont «agressé des fidèles et des cadres du Waqf». Il a précisé avoir adressé une note à Israël pour qu'il mette fin à «ses pratiques provocatrices» dans les lieux saints. Des dizaines de milliers de nationalistes israéliens devaient défiler plus tard dans le quartier de la Vieille ville pour aller devant le mur des Lamentations, haut lieu du judaïsme, dans le quartier juif, sous l'enceinte de l'esplanade. Les Israéliens célèbrent en cette journée la «réunification» de la ville, capitale «indivisible» d'Israël. L'annexion n'est pas reconnue par la communauté internationale, qui considère El Qods-Est comme illégalement occupée. Les Palestiniens entendent faire de cette partie orientale de la ville la capitale de l'Etat qu'ils revendiquent...