Les autres secteurs de production sont à la traîne. L'or noir ferait encaisser une cagnotte de 52 milliards de dollars pour l'année 2006. Ce sont les premières prévisions qui annoncent d'ores et déjà un plafond jamais atteint auparavant. Une bouffée d'oxygène pour l'économie, au moment où le débat sur l'évolution du pouvoir d'achat des Algériens ne bénéficie d'aucun nouvel éclairage. Les revenus pétroliers ne font que grimper d'une année à l'autre. La progression apparaît légèrement plus rapide ces dernières années. Un boom né des précédentes flambées des cours du pétrole durant notamment, le premier semestre de l'année 2006. Les prix ont atteint en juillet dernier, la barre des 75 dollars. En termes d'exportations, l'Algérie est sur la piste des 61 milliards de m3. Ce volume atteindra les 85 milliards de m3 en 2010 et 100 milliards de m3 en 2015, d'après les prévisions du ministère de l'Energie et des Mines. La capacité de production du GNL est estimée actuellement à 11 milliards de m3 avec plus de 1,4 million de b/j pétrole. Quant aux investissement dans, le secteur pétrolier, l'Algérie, à en croire les responsables du secteur, atteindra quelque 33 milliards de dollars durant les cinq prochaines années, dont probablement 8 milliards de dollars d'investissements directs étrangers. Dans la foulée de cette croissance exponentielle de la production et de l'investissement, les revenus pétroliers ont, eux aussi, marqué le pas. Le tableau de bord est, de janvier à octobre, au vert. D'ailleurs, suivant la trajectoire des choses, le Fonds monétaire international (FMI) avait prévu que les réserves de change nationales atteindront le seuil record de près de 100 milliards de dollars, plus précisément 94,9 milliards de dollars, en 2009. Pour uniquement les prévisions de l'année en cours, les 52 milliards de dollars avancés cette année, rectifieront le chiffre du FMI qui avait prévu des recettes de l'ordre de 37,2 milliards de dollars en 2006, 38,1 milliards de dollars en 2007 et 37,4 milliards de dollars en 2008. Ces chiffres, quelque peu approximatifs, demeurent une simple hypothèse de travail, mais liés surtout aux fluctuations des cours du baril de pétrole durant les années à venir. Des fluctuations que l'Algérie devra coûte que coûte surmonter par stratégie à long terme. Car un défi économique d'envergure attend les pouvoirs publics dans les prochaines années. Les secteurs de production, censés épauler les hydrocarbures sont à la traîne. Cette manne pétrolière et budgétaire, censée également attirer les appétits des investisseurs étrangers, ne fait, en fin de compte, pas bousculer les opérateurs. Ne devient-il pas plus urgent aussi d'accélérer les réformes financières et bancaires? Les caisses ne cessent de se remplir, mais le fossé s'élargit encore entre les capacités budgétaires et le rendement des secteurs de production.