Les syndicalistes contestataires ne décolèrent pas. Sitôt élu à la tête de l'Ugta sitôt interpellé. Le nouveau secrétaire général, Salim Labatcha, devra affronter immédiatement les mécontents. Ces derniers comptent l'interpeller au sujet des décisions arbitraires prises par son prédécesseur. «Nous allons nous réunir dimanche à Alger pour décider des actions à entreprendre et remettre sur le tapis nos préalables», a affirmé Abdelaziz Hamlaoui, porte-parole des Unions de wilaya. Contacté par nos soins, ce syndicaliste, sanctionné par l'ancienne direction compte saisir le nouveau patron de l'Ugta pour rétablir les cadres sanctionnés. Hamlaoui n'a pas écarté la possibilité de travailler avec la nouvelle direction si cette dernière fera signe de bonne volonté en procédant à la réhabilitation des cadres exclus et la remise de la Centrale syndicale sur les rails. En relançant leurs revendications, les contestataires veulent sérieusement s'assurer des intentions de la nouvelle direction. «Nous allons voir s'ils veulent réellement rassembler la famille de l'Ugta», a soutenu Hamlaoui. de son côté, Saïd Frahi syndicaliste, et ex-coordinateur de l'Union des jeunes, estime que l'Ugta doit refaire sa mue et se rajeunir pour faire face aux nouvelles mutations économiques et sociales. «L'élection d'un SG jeune de 52 ans et actif est un espoir pour l'organisation de voir ses responsables au niveau des structures horizontales et verticales moins jeunes et actives», soutient-il. Selon lui, la nouvelle direction devra donner un nouveau souffle aux structures en commençant par celle d'Alger. «L'Union de la wilaya d'Alger qui est considérée comme la deuxième Centrale vu son grand nombre d'adhérents et de structures locales, doit faire l'objet d'un lifting», a-t-il insisté. Faisant référence à l'ex-secrétaire général de la Fédération du textile, Amar Takjout, qui prend le train de la contestation en marche et Frahi «qui n'a qu'à prendre sa retraite et laisser place aux jeunes compétents». Mardi dernier, l'Union locale d'Alger a observé un sit-in devant la Maison du peuple pour contester les résolutions du 13ème congrès. Cette action a été menée par l'ancien secrétaire général de la Fédération du textile. Ce dernier veut se venger à cause de son exclusion de la nouvelle direction. Ce qui est certain, la nouvelle direction présidée par Salim Labatcha fera face à un véritable casse-tête chinois. Celle-ci devra mettre les bouchées doubles pour gagner la confiance de la base. L'équipe de Labatcha est consciente de la complexité de sa mission. « Il faut rétablir la situation au sein de l'organisation», a soutenu Amara membre du secrétariat national. Selon lui, la priorité c'est se rapprocher de la base pour regagner la confiance des syndicalistes. Sur la question de la levée des sanctions imposées par l'ancienne direction contre les syndicalistes, Amara a soutenu que la décision reviendra aux instances de l'Ugta. La nouvelle direction devra mener un travail de titans pour remettre les choses dans l'ordre et réunir la famille Ugta en vue de s'imposer comme véritable force qui milite dans l'intérêt des travailleurs.