Le siège UGTA de l'Union de wilaya d'Alger a été, hier, le théâtre d'une rixe entre syndicalistes. Tôt le matin, les bureaux de cette instance syndicale ont été squattés par des personnes munies d'armes blanches. Il s'agit, selon des sources syndicales, des partisans d'Idir Boukabous, désigné, la veille du congrès, par Sidi-Saïd comme SG de l'Union de wilaya par intérim, qui ont pénétré à l'intérieur du siège et brisé toutes les serrures des portes. Ils sont venus accompagnés du secrétaire général de la Centrale syndicale, himself, Salim Labatcha, pour, dit-on, s'approprier les locaux et débarquer l'actuel SG de l'Union de wilaya, Amar Takjout. Cette décision a été prise après qu'Amar Takjout a opté pour le boycott du congrès. Cette attitude du SG d'une Union de wilaya aussi importante que celle d'Alger a suscité l'ire de Sidi-Saïd qui a aussitôt réagi et notifié sa radiation du syndicat. Une "mesure disciplinaire" à laquelle ne s'est pas conformé M. Takjout, soutenu dans cette position par les syndicalistes de la wilaya. Il refuse de remettre les clés du siège parce qu'une sanction ne peut être prononcée qu'après une traduction devant une commission de discipline. Procédure qui, apparemment, n'a pas été respectée. Sa radiation est considérée ainsi anti-statutaire. Amar Takjout se dit être élu par un congrès et, par conséquent, seule cette instance est en mesure de le destituer. Et cette "invasion" des lieux par les hommes de Boukabous a provoqué la colère des syndicalistes de l'Union d'Alger qui, eux aussi, ont été dépêchés pour défendre leur SG, M. Takjout. L'affrontement qui s'en est suivi a failli dégénérer, n'était la présence sur place de quelques syndicalistes sages de l'UGTA qui ont difficilement réussi à calmer les esprits des uns et des autres. Devant pareille situation, M. Labatcha a demandé l'envoi au siège la Centrale syndicale d'une délégation de trois membres pour essayer de trouver des solutions à cette crise, première épineuse problématique, qui importune vraiment le nouveau SG de l'organisation syndicale. Une réunion est prévue à ce propos aujourd'hui à la Maison du peuple. La solution à ce problème n'est visiblement pas pour demain quand on sait qu'une forte mobilisation des syndicalistes d'Alger est attendue dans les quelques jours à venir. Des actions de protestation, auxquelles participeront plusieurs syndicats d'entreprises dont ceux des collectivités locales, de la Seaal, de l'Etusa, du Métro d'Alger, d'Algérie Télécom et de la SNVI, ainsi que les cadres syndicaux de la zone industrielle de Rouiba, des fédérations…, seront certainement programmées. L'autre problème auquel est confronté M. Labatcha a trait à la dizaine d'unions de wilayas qui n'ont pas pris part au 13e congrès de l'UGTA et qui ne reconnaissent pas les recommandations ayant sanctionné ses travaux. Reste à savoir si le nouveau patron de l'UGTA va pouvoir désamorcer la crise qui secoue la Centrale syndicale après le mouvement de redressement ou de "réappropriation de l'UGTA par les travailleurs" créé par des syndicalistes frondeurs.