Les services de sécurité saoudiens organisent un séminaire consacré aux moyens de lutte contre le terrorisme qui regroupe une cinquantaine d'experts et onze pays arabes concernés par ce phénomène. C'est à l'invitation de l'Académie arabe Nayef pour les études de sécurité, du nom du prince Nayef Ibn Abdelaziz, ministre saoudien de l'Intérieur et frère cadet du roi Fahd que les spécialistes algériens en matière de lutte antiterroriste se trouvent actuellement en Arabie Saoudite. Les services de sécurité saoudiens organisent un séminaire consacré aux moyens de lutte contre le terrorisme qui regroupe une cinquantaine d'experts et onze pays arabes concernés par ce phénomène. La délégation algérienne comprend différents représentants des services de sécurité algériens notamment des militaires spécialisés dans la lutte contre le terrorisme qui ont acquis une expérience importante dans la traque des groupes terroristes durant ces dix dernières années en Algérie. Et c'est précisément cette expertise que recherchent les services saoudiens confrontés depuis l'attentat de Dahran à l'apparition de groupuscules extrémistes dont certains liés à Oussama Ben Laden dont la famille était une des plus influentes du royaume wahhabite. Plusieurs thèmes vont être abordés lors de cette conférence dont les politiques qui encouragent le terrorisme, le rôle de la religion dans la lutte contre ce fléau et les facteurs économiques qui favorisent l'expression du fanatisme. Mis à part les experts sécuritaires algériens, Riyad a fait également appel aux services yéménite, égyptien, soudanais et jordanien. C'est la première rencontre sécuritaire qui se tient en Arabie Saoudite depuis les attentats anti-américains du 11 septembre. Mis dans le collimateur par les Etats-Unis depuis le début de la crise en Afghanistan, Riyad tente de revoir sa politique à l'égard des mouvements islamistes radicaux dans les pays arabes. Depuis deux décennies, le régime saoudien était violemment critiqué par des pays tels que l'Algérie, l'Egypte ou la Turquie pour son assistance à des mouvements qui prônaient le djihad. Malgré le fait que Riyad soit devenue aussi menacée par des cellules terroristes et qu'il déclarait ouvertement avoir asséché les sources de financement des partis islamistes arabes, l'Arabie Saoudite a gardé la mainmise sur ces mouvements pour se prémunir au niveau interne contre une déstabilisation de la monarchie. Cette politique a atteint une nouvelle fois ses limites après le déclenchement de la guerre en Afghanistan. Jusqu'à la dernière minute, la famille royale n'a pas voulu renier ses relations ambiguës avec le régime des taliban. L'ancien chef des services de renseignements saoudiens, limogé bizarrement trois jours avant les attentats du WTC et du Pentagone, et qui passait pour être l'officier traitant de Ben Laden, déclarait récemment n'avoir plus de contacts avec le chef d'Al-Qaîda depuis 1996. Or, le prince Nayef, l'organisateur de ce regroupement arabe contre le terrorisme, soulignait qu'il ne pensait pas que Ben Laden puisse être le cerveau des attentats, allant à contresens des affirmations américaines. Douze années après avoir soutenu ouvertement l'ex-FIS dans sa tentative de prise du pouvoir en Algérie, Riyad sollicite l'expertise antiterroriste algérienne. Les Saoudiens reviennent ainsi à de meilleurs sentiments à l'égard des autorités algériennes dont ils respectent, dorénavant, l'expérience en matière de lutte.