L'Algérie vise à augmenter ses exportations à 100 milliards de m3 en 2015. Le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, a affirmé hier, que le conflit gazier russo-ukrainien n'a aucun impact sur notre pays. Invité hier à l'émission «El Mountada» de la Chaîne I, il expliquera par contre que le risque d'impact négatif pourrait être plus important à long terme sur les exportateurs de gaz naturel par gazoduc. «Le risque de ce conflit est plus important à long terme sur les producteurs et exportateurs de gaz naturel qui approvisionnent l'Europe à travers les gazoducs, comme l'Algérie et la Norvège», a-t-il déclaré. Selon M.Khelil, le risque est que la crise russo-ukrainienne et ses conséquences immédiates sur les pays européens poussent l'Europe à «mettre en place une politique de diversification de ses sources d'approvisionnement en gaz naturel privant ainsi des fournisseurs de parts de marchés importantes». Parmi les options, le ministre a cité le recours à d'autres fournisseurs tels que l'Egypte, le Qatar et le Nigeria en plus des nombreuses possibilités de recours à l'achat de gaz naturel liquéfié (GNL) transporté par bateau. M.Khelil a assuré que, pour sa part, l'Algérie continuera à respecter ses engagements contractuels vis-à-vis de ses clients comme elle l'a toujours fait, même dans les moments les plus difficiles. Il a ajouté que si les consommateurs, européens notamment, optent résolument pour une diversification de leurs fournisseurs, l'Algérie, grand pays producteur de gaz, devrait amortir le choc grâce à la politique de diversification de ses clients qu'elle a toujours adoptée pour se prémunir précisément contre ce genre de risque. Par ailleurs, le ministre a écarté l'hypothèse du choc pétrolier. Sur le développement de la production du gaz dans notre pays, M.Khelil a annoncé que grâce au lancement des deux projets de stations GNL, l'une à Skikda et l'autre à Arzew, les exportations atteindront 85 milliards de m3 en 2010. La moitié de cette quantité concernera le GNL. En 2015, notre pays vise à atteindre 100 milliards de m3 en exportations de gaz. Les exportations actuelles sont évaluées à 61 milliards de m3, selon le ministre. Quant à la capacité de production du GNL, elle est de 11 milliards de m3. S'agissant de la hausse des prix de pétrole, M.Khelil soulignera que ces derniers ne resteront élevés et qu'ils ne baisseront pas en dessous de 50 dollars le baril dans les six prochains mois. Il a également écarté l'idée de réduire la production par l'Opep dont les membres se réuniront le 31 janvier prochain. Le problème des ports pétroliers a été également évoqué. Sur ce sujet l'invité a affirmé que ce dernier sera résolu très prochainement. Il citera dans ce sens le contrat qui va être signé aujourd'hui entre le ministère de l'Energie et des Mines et celui des Transports pour la gestion des ports pétroliers. «Il s'agit d'équiper ces ports d'outils modernes de haute technologie». La gestion des ports pétroliers sera dorénavant confiée à hauteur de 60% à Sonatrach et 40% à l'entreprise portuaire.