Depuis le Vidro, Saint-Cloud et Chapuis, jusqu'à la baie Ouest et les Sables d'or en passant par Toch, le Belvédère et Aïn Achir, toutes les plages de la wilaya annabie rivalisent de beauté. Paysage d'exception où les cordons montagneux et le relief forestier des monts de l'Edough, offrent une extraordinaire vue panoramique, sur les plages de la wilaya, toutes aussi époustouflantes, les unes que les autres. L'époque où les estivants pouvaient se rendre dans n'importe quelle plage, de l'extrême Est à l'extrême Ouest de la wilaya, pour passer des moments de détente et de loisir sous le soleil de la Méditerranée est définitivement révolue. Aller à la plage, est devenu un parcours du combattant. Le caractère public des plages hautement fréquentées pendant la saison estivale, a fait en sorte que certains vacanciers, de par l'anarchie, l'insécurité, la pollution, et l'incivisme qui y règnent, se trouvent dans l'impossibilité d'en profiter pleinement. Ces derniers ont alors jeté leur dévolu sur les plages privées. Si, autrefois les familles annabies s'y rendaient pour se détendre, aujourd'hui les bords de mer sont devenus un lieu de stress. Les plages se dégradent chaque jour un peu plus. La situation a carrément empiré. C'est malheureux de voir comment les plages se sont détériorées ! Au lieu de laisser les lieux propres, les baigneurs les salissent. Ces désagréments et bien d'autres ont fait en sorte que, les plages privées se sont placées en stars du tourisme à Annaba. L'incivisme dans les plages publiques, a poussé les estivants à s'orienter vers ces plages payantes, où on se baigne tranquillement. Les femmes sont libres de porter ce qu'elles veulent. Sur les plages publiques, le harcèlement de la gent féminine est omniprésent. Nombreuses sont celles qui déplorent ce problème. Les femmes ne peuvent plus aller à la plage seules, nager comme elles le veulent où porter ce qu'elles désirent. Dans presque toutes les plages de Annaba, on ne peut pas nager librement. Il y a toujours des voyous qui viennent vous embêter. Pour éviter tout débordement, les femmes préfèrent les plages privées ou la piscine. Elles payent plus cher, mais elles gagnent en tranquillité. Boom des plages payantes Ces plages ne sont pas réellement privées, elles sont plutôt payantes. Une manière d'assurer toutes les commodités requises, pour une bonne journée en bord de mer. C'est donc une clientèle essentiellement féminine qui fréquente les plages à accès payant. Fatiguées de subir un harcèlement sur le sable et dans l'eau, un nombre croissant d'Algériennes boycotte les plages publiques et n'hésite plus à payer pour leur sécurité. Des portions de plages concédées à des opérateurs privés exerçant sur le littoral, à l'instar de deux établissements se prolongeant sur la plage du Belvédère. Ils exploitent ces lopins de plage, réservés pour les clients, tels le cas de l'hôtel Rym El-Djamil et le complexe Bouna Beach, qui détiennent des autorisations légales, et ce, depuis de longues années. Ces espaces cédés à des agents privés répondent favorablement aux attentes des vacanciers, les émigrés, notamment. Ce mode de gestion autorise les privés à exploiter des parcelles de plages et, en contrepartie, faire payer les estivants qui souhaitent prendre place sur ces espaces «propres et sécurisés». En clair, il est interdit de se baigner ou de bronzer, voire même d'accéder aux plages privées (payantes), à moins de s'acquitter de la somme requise. Cet éclaircissement, ne serait certainement pas du goût des citoyens habitués à la gratuité des plages. Mais bon, il faut faire avec, la sécurité, la propreté et le civisme ça se paye. Il faut noter que les communes côtières de la wilaya de Annaba n'ont accordé aucune concession au titre des 21 plages autorisées à la baignade sur leur territoire à des particuliers. Les autorités locales ont décidé que, l'accès à toutes les plages reste gratuit ; ceci au grand bonheur des estivants. Hormis une partie de la plage du Belvédère, qui a fait l'objet, il y a quelques années, d'une concession accordée au Bouna Beach, le complexe touristique qui y a été implanté et qui passe pour l'endroit le plus prisé et le mieux sécurisé de la région, comme en témoignent des vacanciers venus de l'arrière-pays notamment des wilayas de Constantine, Tébessa, Guelma, Oum El-Bouaghi, Khenchela et même des régions du Sud, ainsi que les émigrés. Les plages privées à Annaba sont un véritable lieu d'évasion estivale au sens large du mot. Plusieurs femmes en bikini profitent pleinement de la grande bleue. Bikini et burkini font bon ménage Les plages dites privées, ne mettent pas garde-fous, pour leur clientèle. Seule condition : respect et civisme. Chacun est libre de porter ce qu'il veut et de se baigner en toute liberté. La principale mission est de procurer aux vacanciers, les conditions adéquates pour une évasion estivale, à la hauteur du prix, payée à l'entrée de cette plage. La sécurité assurée par des agents relevant d'une société agréée, la restauration est l'autre point positif, des plages dites privées. Les baigneurs ont un menu varié de fast-food aux diverses saveurs, assuré par un service aux uniformes portant le sigle du complexe. Ce cadre agréable est complété par la musique d'un DJ qui procure aux baigneurs et à ceux qui bronzent sur leurs transats, la détente cherchée, loin des yeux des curieux. Dans les plages payantes, elles sont de plus en plus de femmes à porter le maillot sans le paréo. Bouna Beach, est la première plage payante du littoral annabi. Au bonheur de tous, cette plage aux standards internationaux, a eu pour première clientèle les femmes. Elles sont d'ailleurs très satisfaites et certainement pas gênées de porter le bikini, le burkini, djebba ou autre hidjab. Elles ne sont jamais embêtées, ça fait partie d'un civisme réputé à Annaba depuis longtemps. D'ailleurs, le nombre de femmes qui portent un maillot de bain est élevé sur les plages privées. Quelques rares femmes portent ce nouveau «costume» de baignade qui couvre tout le corps. La différence des tenues de plage, ne diminue en rien le rythme de la saison estivale. Retour au ralentidu rythme de jadis Si la gratuité d'accès aux plages dans la wilaya de Annaba est assurée par décret ministériel, cela n'empêche en rien le business que génère la concession des parties de plages pour certains privés. Puisque d'une manière ou d'une autre, il est impératif de donner l'envol au secteur du tourisme, à la faveur d'une économie hors hydrocarbures. Dans cette optique, chacun en a pour son compte. Les tarifs d'entrée qui oscillent entre 3.000 et 4.000 DA par personne en fonction de la prestation et du lieu, font des plages privées un business juteux. Les féeriques plages de Annaba, célèbres les unes pour leurs kiosques à glace et les autres pour leurs restaurants où l'on déguste poisson et boissons les pieds dans l'eau, sont prises d'assaut, notamment le week-end et les soirées. Ils sont des milliers d'Algériens et d'étrangers à fréquenter chaque année les splendides plages dites privées, notamment par les ressortissants algériens vivant à l'étranger. Ceux-là en quête de détente et liberté d'actes, ne lésinent pas sur les dépenses. Comme cet émigré, venu de Bruxelles. Il revient chaque année à Bouna Beach, pour permettre à sa femme et sa fille de se baigner et bronzer librement. Pour l'homme, il est tout à fait normal de se baigner avec un maillot de son choix. Par contre, ce qui n'est pas normal, «c'est de nager avec un tas de vêtements, une agression contre la nature», explique-notre interlocuteur. Natif de la wilaya, pour l'émigré «si les plages étaient jadis un lieu de détente et de thérapie, elles sont devenues aujourd'hui des lieux rédhibitoires et répugnants», a-t-il affirmé. «Franchement, je trouve ça tout à fait normal de porter un maillot à une ou deux pièces. On est sur une plage. Cela dit, chacun a ses convictions, chacun est libre et chacun a son avis. On n'est pas obligé de se ressembler, mais on doit vivre en symbiose», a ajouté sa femme. Et c'est là l'unanimité d'un avis féminin, sur plusieurs plages de Annaba, dont la plupart optent pour les plages privées. Elles sont accessibles à tous les estivants. Pour ceux cherchant tranquillité, sécurité et une baignade loin des regards intégristes, pas mieux qu'une plage payante. Il y a une quinzaine d'années, ces plages privées étaient quasi inexistantes. Mais comme la baignade est devenue un loisir de luxe, les plages à accès payant ont commencé à grignoter le littoral annabi. C'est que tout simplement, la tranquillité est devenue un enjeu sur le littoral annabi, à tel point qu'une femme qui veut se baigner, surtout si elle se met en maillot, se prépare comme à une opération commando.