Un projet d'ouverture d'un lycée dans un quartier résidentiel mobilise les résidents. Ils voient dans la démarche de la promotrice du projet, une retraitée de l'Education nationale, matière à aggraver une situation déjà problématique au sein dudit quartier. Il faut savoir à ce propos que le lotissement en question, El Bina, dans la commune de Dély Brahim, à Alger, est caractérisé par l'étroitesse de ses ruelles. Cet état de fait pose, depuis des années, des soucis aux habitants, en butte à des problèmes de circulation automobile. Et pour cause, victime de son succès, El Bina attire pas mal d'entreprises qui y ont installé leurs sièges sociaux. Cela en plus d'établissements divers et variés à l'image de crèches et d'écoles privées. C'est donc dans un environnement déjà saturé que la promotrice du projet entend installer une activité génératrice d'un important mouvement de personnes, dont les lycéens, eux-mêmes, leurs parents avec leurs véhicules, ainsi que les enseignants. De fait, cette intrusion d'un établissement scolaire dégrade considérablement l'atmosphére au sein d'un lotissement, théoriquement dédié à la seule fonction résidentielle. Les habitants qui s'interrogent dans une longue lettre adressée aux autorités locales, ainsi qu'au ministère de l'Education nationale, sur l'absence d'une enquête commodo incommodo, de rigueur dans ce genre de projet, notent que le numéro 58 du lotissement El Bina où est implanté le lycée est en réalité une villa, destinée à usage d'habitation. Dans leur courrier, les riverains dénoncent, à juste titre, «la très mauvaise situation dudit projet d'établissement scolaire qui, d'ailleurs ne répond nullement au cahier des charges, ni aux critères de voisinage». Ils en veulent pour preuve que «les dépendances de ce futur établissement, une villa, en l'occurrence, ne sont nullement faits pour avoir un usage autre que celui d'habitation». Le propos est on ne peut plus clair et amène à se poser la question de savoir comment peut-on transformer une maison en lycée ? Comment donc y installer un laboratoire, une cour assez vaste pour accueillir des dizaines de jeunes hommes et de jeunes femmes, une vingtaine de cabinets de toilettes…Bref, l'idée est saugrenue et les habitants du lotissement ne voient pas «comment les autorités compétentes vont donner un avis favorable à l'ouverture d'un établissement éducatif et mettre des collégiens ou lycéens dans des conditions non conformes aux normes d'enseignement». Cela pour dire que l'autorisation dont a bénéficié la promotrice qui se trouve être également, une ancienne élue locale, pose de réelles questions sur la faisabilité de son projet «qui ne peut être intégré dans un espace d'habitations aussi réduit et exigu, dans lequel des problèmes se posent déjà, à commencer par les nuisances et les désagréments liés à des problèmes de circulation et de stationnement auxquels se trouvent confrontés au quotidien les riverains», lit-on dans la lettre. Et de signaler : «Une situation déjà conflictuelle, liée au non-respect du voisinage, est née par le passé, par cette situation difficile à gérer.» Promettant de ne pas s'arrêter à cette simple missive et d'engager des poursuites judiciaires pour empêcher la concrétisation dudit projet, rappellent le «calvaire grandissant», que vivent les habitants «sans que personne n'intervienne pour la sérénité des riverains et de leur droit à la tranquillité chez eux. Souvent en rentrant, après une longue journée de travail, nous trouvons des difficultés immenses à rejoindre dans le calme nos foyers, c'est le stress au quotidien». Enfin, les signataires de la lettre espèrent «une solution réglementaire à ce problème qui risquerait d'envenimer les relations entre l'établissement, s'il venait à ouvrir ses portes, et tout le voisinage, chose que nous ne souhaitons pas du tout. Nous comptons sur votre compréhension et votre sens de la responsabilité pour nous aider dans notre démarche. Notre souhait le plus fort est d'être conforme à la réglementation en la matière de création d'ensembles éducatifs en milieu résidentiel.»