Un intérêt particulier est accordé à l'Algérie par les PME françaises. Le marché algérien attise un intérêt particulier sans cesse croissant auprès des entreprises européennes, notamment françaises. Cet intéressement se vérifie surtout dans le secteur industriel et plus précisément au niveau des Pme et aussi dans les services appelés para-pétroliers. Il va sans dire que les potentialités d'accueil en Algérie sont énormes et les compétences comme les «know how» des entreprises internationales activant dans les domaines de l'énergie notamment, sont très recherchées. C'est dans ce contexte économique en pleine mutation que le fondateur de la Convention France - Maghreb et directeur du cabinet Management des Ressources humaines - France (MRH), Mohamed El Ouahdoudi, a tenu dimanche à Alger (Hôtel Sofitel) une conférence de presse de présentation de la 5e Convention France - Maghreb devant se tenir le 1er février 2006 à Paris au Palais Brongniart. L'économie maghrébine en général et algérienne en particulier, connaît actuellement un engouement certain auprès des entreprises françaises et européennes «en manque de ressources humaines» et en quête d'énergies peu coûteuses ainsi que de nouveaux débouchés. Il est aujourd'hui constaté que dans le secteur hors hydrocarbures, l'exportateur algérien pointe du nez, timidement certes, mais c'est un secteur qui commence réellement à attirer divers opérateurs français et européens. Cependant, ces acteurs économiques, alléchés par des réformes économiques audacieuses menées tambour battant par une Algérie déterminée à entrer de plain pied dans une économie de marché, vont-ils parvenir à écarter la frilosité qui enveloppe les relations économiques entre les espaces économiques nord-sud de la Méditerranée? Pour ce qui est de l'Algérie, ces initiatives pourraient-elles être menées sans pour autant nuire pesamment sur le marché du travail ni léser les travailleurs dans leurs acquis chèrement payés? Ce sont là autant de questions auxquelles ne peut répondre qu'une volonté politique et économique de changement dans ces deux espaces complémentaires riverains de la Méditerranée. Résumant les missions et les principaux objectifs de la prochaine Convention, El Ouahdoudi dira que « cet événement ‘'fédérateur'' permettra à des centaines d'entreprises activant dans l'espace économique France-Maghreb, de trouver des compétences rares, des partenaires potentiels et aussi d'élargir leur horizon à l'ensemble de cet espace et plus encore». Cette Convention, devait-il relever, s'illustre par 3 axes essentiels dont, faut-il le souligner, «une meilleure reconnaissance de l'apport des immigrations maghrébines à l'économie et à la société française». «Lorsqu'on sait que cette immigration issue du Maghreb s'élève à 7 millions d'individus, force est de reconnaître qu'il y a quelque chose qui ne va pas quelque part», a fait remarquer le directeur de MRH-France. Le second point qu'il a mis en exergue, vise le renforcement des projets économiques inter - maghrébins et entre la France et le Maghreb, enfin une mobilité plus importante et mieux aisée des ressources humaines entre les rives nord et sud de la Méditerranée. Le directeur de MRH indiquera en outre que des indicateurs dynamiques montrent que l'Algérie est un vecteur économique très important au sein du groupe maghrébin dont, hélas, seulement 2% des échanges s'effectuent entre les 5 pays de l'UMA (Union du Maghreb Arabe). A titre comparatif, il citera les échanges commerciaux existant entre la France et l'Allemagne qui atteignent le seuil à méditer de 60% du volume des échanges bilatéraux. Les programmes de cette 5e Convention, à laquelle 45 exposants participent pour représenter l'ensemble des acteurs de l'espace France-Maghreb à travers des entreprises, des administrations, des associations... s'articulent autour de 7 conférences plénières dont celle de la présentation du bilan 2005 des commerces algérien, tunisien et marocain dans l'espace France-Maghreb et leurs perspectives économiques. Citons également la conférence sur les «richesses des profils issus de l'immigration» dont les Algériens de nationalité française, devraient selon El Ouahdoudi, occuper de hautes fonctions de management à la tête des grandes entreprises installées en Algérie. La Convention sera également enrichie par la tenue de 5 ateliers dont celui ayant trait aux perspectives économiques de l'Irak en particulier, celles de renouer ses liens commerciaux avec le Maghreb et celui très important relatif à l'emploi et la mobilité professionnelle France-Maghreb. A ce propos, El Ouahdoudi a rapporté que les initiateurs de la Convention «Espace emploi international français», déjà signée par le Maroc, la Tunisie, le Canada et la Suisse, espèrent une ratification du ministre algérien de l'Emploi de cette Convention. Celle-ci profitera d'une formation pointue dispensée en France à l'intention de quelque 500 Algériens. Toutes ces initiatives et acquis résumés par El Ouahdoudi visent à créer un «lobbying» maghrébin à même de faire face à un «envahissement» des produits asiatiques et aussi de l'ex-Europe de l'Est, dont les travailleurs seraient, selon ce cliché mal pensé, plus productifs et plus disciplinés que leurs homologues maghrébins.