1089 opérations de mise à niveau ont été lancées depuis 2000. La proximité dans le temps de l'entrée en vigueur des accords d'association Algérie-UE, oblige les PME algériennes à faire vite pour se mettre à niveau d'une concurrence qui s'annonce des plus rudes. L'amphithéâtre Talahit-Bekhlouf a accueilli hier une rencontre, la deuxième du genre, de présentation des résultats du programme de l'Uion européenne de soutien aux PME/PMI. La rencontre organisée par l'agence de communication Euréka, sous l'égide du ministère de la Petite et Moyenne Entreprise et de l'Artisanat et la commission de l'Union européenne, marquée par la présence du ministre du secteur M.Mustapha Benbada, des représentants de l'Union européenne et des autorités locales, a été l'occasion de dresser un bilan du programme depuis son lancement en 2000. A ce titre, le directeur de l'Euro développement PME a déclaré que la mise à niveau des entreprises industrielles manufacturières privées en Algérie s'est imposée avec la prise de conscience des chefs d'entreprise quant à l'ouverture progressive des marchés à la concurrence étrangère en général et européenne en particulier. «D'une manière générale, dans les pays en voie de développement et singulièrement en Algérie, les PME/PMI sont considérés comme un des moteurs de développement économique et un des principaux leviers de la création d'emplois durables et d'augmentation de la valeur ajoutée». Il expliquera au cours de son intervention le concept de la mise à niveau et les grandes lignes du programme et ses interventions qui favorisent trois formes d'assistance. La mise à niveau est avant tout un processus continu d'apprentissage, de réflexion, d'information en vue d'acquérir de nouveaux réflexes et des comportements d'entrepreneurs. Elle se caractérise par la mise en place d'un système de contrôle de gestion même simplifié par l'utilisation de l'information, par la rénovation des process de production et l'installation de systèmes de management de la qualité. Elle se caractérise aussi par l'emploi de processus d'aide à la décision et par le développement du management et de l'innovation. Le programme qui s'étale sur six ans (octobre 2000 à septembre 2006) avec un financement de 62.900.000 euros dont 57.000.000 euros fournis par la commission de l'Union européenne et 3400.000 euros par le gouvernement algérien et 2500.000 apportés par les entreprises bénéficiant du programme. Au 31 mai 2005, 1186 actions ont été menées dans ce cadre. Concernant l'appui direct, on note 1021 opérations caractérisées par 289 prédiagnostics, 273 diagnostics, 309 actions de mise à niveau, 144 actions de formation et 6 actions diverses, soit un pourcentage de 86% du programme réalisé dans ce cadre. 89 opérations ont été réalisées au titre de l'appui aux nouveaux instruments financiers et aux entreprises en quête de financement, alors que 76 opérations de soutien ont été menées dans le domaine de l'appui à l'environnement de la PME/PMI, a indiqué un bilan du programme présenté à l'occasion. M.Benbada a, au cours d'une conférence de presse organisée en marge des travaux indiqué que pour éviter une gestion centralisée du programme, 5 antennes ont été ouvertes pour permettre une meilleure efficacité. Dans ses réponses aux questions des journalistes, il a notamment déclaré que la mise en branle du programme n'est pas lente et laborieuse, mais plutôt parce que son processus tient compte de spécificités propres à chaque entreprise. Cette mise en branle a été accompagnée par une refonte de l'environnement dans lequel évoluent les PME/PMI. La perspective de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, a généré une véritable révolution caractérisée par un arsenal législatif nouveau, un système financier et administratif rénové. A ce titre, il précisera qu'avec la création de l'Andi, les centres de facilitation et des guichets uniques, l'investissement est devenu un acte déclaratif pour permettre aux jeunes porteurs de projets de bénéficier de toute l'aide et de tout le soutien nécessaire à la concrétisation de leurs projets. L'Algérie, a affirmé M.Benbada, est considérée par la Banque mondiale comme un modèle d'une économie en mouvement. «Dans son rapport Doing Business 2003, notre pays était classé au 65e rang, alors qu'en 2004 nous avons amélioré notre classement pour occuper le 28e rang», dira-t-il. L'Etat tout en portant un grand intérêt au secteur privé n'a pas pour autant abandonné le secteur public puisque des programmes de soutien avec le concours de l'Onudi est actuellement mis en place, dira le ministre de la PME et de l'Artisanat qui précisera que des nouveautés verront le jour à l'avenir et qu'il pourrait en faire l'annonce à l'occasion de l 'ouverture du Salon international de l'artisanat prévu à partir du 29 juin à Alger.