Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali s'est exprimé hier sur la crise politique qui caractérise le pays en remettant en cause la démarche de l'Instance de dialogue national présidée par Karim Younès. Dans ce sens, le président de Jil Jadid a affiché son rejet de la démarche telle qu'elle est conçue en soulignant à ce propos que «dans le climat actuel, le dialogue ne peut pas réussir et la crise politique ne sera pas résolue », et d'ajouter dans le même sillage que « pour garantir la participation de tout le monde au dialogue, parmi les personnalités nationales, les partis politiques réellement représentatifs et les dynamiques de la société civile, il doit y avoir des gestes sérieux en faveur de l'apaisement », a rétorqué Soufiane Djilali. L'approche que développe le président de Jil Jadid est celle qui préconise un changement serein et qu'il sera d'abord entériné par des mesures d'apaisement et des signes concrets quant à une vraie volonté des tenants du pouvoir réel d'aller vers une nouvelle étape en se débarrassant des pratiques du système et ses symboles. Soufiane Djilali a tiré à boulets rouges sur le pouvoir effectif, l'opposition et le Hirak. C'est dire que la démarche de ce dernier ne s'inscrit pas derechef dans la dynamique du Mouvement populaire qui, selon lui, est allé loin avec sa radicalité. A ce propos, le président de Jil Jadid a indiqué que « le pouvoir refuse de faire des concessions et de prendre des mesures d'apaisement et ceux, au sein de l'opposition et du Hirak ont adopté une position un peu radicale et qui cherchent à appliquer dans l'immédiat des slogans comme « ils dégagent tous » et « le régime doit partir » ; pour lui le dialogue est otage des attitudes radicales. Soufiane Djilali semble être pessimiste quant à une solution politique de la crise dans l'immédiat. Il a expliqué l'enjeu de la situation en rappelant les positions du pouvoir réel en soulignant que « dans une première étape, il y avait une volonté affichée d'aller vers le dialogue. Mais, par la suite, nous avons constaté une attitude fermée de la part du pouvoir qui a refusé de faire des concessions », et d'ajouter que « le problème c'est que sans concessions de la part du pouvoir, il sera impossible pour la majorité des partis d'opposition et des représentants du Hirak de participer à ce dialogue », a-t-il noté.