Il estime que l'article 7 est anticonstitutionnel et répressif. Le Front de libération nationale (FLN) a accusé, hier, ouvertement ses alliés stratégiques, en l 'occurrence le RND et le MSP, de mener une campagne pour discréditer ce parti. «Au lendemain de l'abrogation de l'article 7 de la loi portant sur la lutte et la prévention contre la corruption, une campagne féroce visant le FLN a été enclenchée par plusieurs parties. Parmi elles, il y a des témoins qui n'ont, en vérité, rien vu, et d'autres, paradoxalement, qui avaient adopté la même position que nous à l'APN», a lancé M.Aïssa Madani. Et parmi les partis qui ont emboîté le pas à la formation de M.Abdelaziz Belkhadem, l'on signale le Mouvement de la société pour la paix. Cette formation s'est rétractée le lendemain du vote, vraisemblablement surprise par l'importance accordée par la presse nationale à cette question. En effet, un communiqué, datant du 4 mars et signé par le bureau politique du MSP avait pointé du doigt les journalistes présents à l'hémicycle de l'APN qui auraient confondu entre les députés, du FLN et du MSP. Un argument peu crédible, sachant que le chef du groupe parlementaire était intervenu le jour même pour soulever les appréhensions de sa formation par rapport à l'article 7. Le sénateur Madani a, dans une réaction qui prend les allures d'une réponse au RND, estimé que l'article 7 est anticonstitutionnel et répressif à la fois. «Et il n'est pas le seul», a-t-il martelé. Il continue sur sa lancée pour citer les articles 12 et 39, le dernier ayant trait au financement des partis politiques. Le FLN pour ses sénateurs continuera de lutter contre la corruption par tous les moyens. «Ce n'est pas l'abrogation d'un article qui va entraver cette loi». Bien au contraire, le FLN a tenu à protéger les élus des manoeuvres politiques qui pourraient conduire à tout moment, et selon les humeurs, à perdre son mandat. Dans les coulisses, les sénateurs du FLN que nous avons rencontrés se sont déclaré «outrés» par la réaction des partis de l'alliance, lesquels sont censés défendre le projet du président de la République». Bousenan, le chef du groupe parlementaire du FLN a qualifié cette campagne de «guerre pour les postes». De son côté, M.El Hadj Ayeb du RND a défendu la position de son parti. Il a exprimé, dans ce sens, «ses craintes de voir le projet, amputé de l'article7, avoir le même sort que des récents textes» citant la loi obligeant les cadres de l'Etat à déclarer leur patrimoine. «A l'heure où je vous parle, aucun responsable n'a été traduit devant la justice pour ce délit, ce qui est loin d'être une situation normale». Pire, cette loi va, selon lui, enterrer définitivement le texte voté, à l'époque du président Zeroual. Pour le RND, la loi doit s'appliquer à tout le monde, y compris les parlementaires. Mais cette position ne va pas empêcher les sénateurs du RND d'adopter cette loi. Afin «de ne pas bloquer les mécanismes de lutte contre la corruption», précisent nos sources. Le tiers présidentiel ou la force bloquante au Sénat, s'est allié à la position du FLN. Pour Souileh Boudjemaâ, la loi reste cohérente, en dépit de l'amendement des députés. «La polémique soulevée est infondée sachant que les articles 2, 37,36 sont clairs sur la définition des responsabilités et les sanctions en cas de dépassement». Notons que cette loi sera soumise au vote mercredi. Une motion demandant la réécriture de l'article controversé serait en gestation entre les différents partis.