Le président américain Donald Trump et son homologue vénézuélien Nicolas Maduro ont confirmé que des contacts «à très haut niveau» avaient lieu entre Caracas et Washington pour désamorcer les tensions existant entre les deux pays depuis plusieurs mois, ont rapporté hier des médias locaux. «Nous parlons à plusieurs représentants du Venezuela. Nous aidons le Venezuela du mieux que nous pouvons», a déclaré, mardi soir, le président américain depuis la Maison-Blanche, selon les mêmes sources. «Je ne veux pas dire qui, mais nous parlons à un très haut niveau», a ajouté M. Trump, alors que Washington, qui soutient l'opposant Juan Guaido, ne reconnaît pas l'autorité de M. Maduro et pousse pour son départ. «Il y a 15 ans, c'était un des pays les plus riches. Maintenan, c'est l'un des pays les plus pauvres», a également fait observer le locataire de la Maison-Blanche. Dans la même soirée, le président Nicolas Maduro a confirmé les déclarations de son homologue américain, soulignant que ces contacts avaient lieu «depuis des mois». «Je confirme qu'il existe depuis des mois des contacts entre des hauts fonctionnaires du gouvernement des Etats-Unis, de Donald Trump, et du gouvernement bolivarien que je préside, avec mon autorisation expresse», a-t-il déclaré à la radio et à la télévision.Lundi, le chef du commandement Sud des Etats-Unis, l'amiral Craig Faller, a assuré que la marine américaine était prête «à faire le nécessaire» au Venezuela, après que Donald Trump a indiqué être prêt à envisager un embargo total du pays. Washington a imposé en avril un embargo pétrolier au Venezuela pour accentuer la pression sur M. Maduro et le forcer à quitter la présidence. Puis début août, le président Trump a ordonné le gel de tous les biens du gouvernement du Venezuela aux Etats-Unis et interdit les transactions avec le pouvoir socialiste. En réaction à ces nouvelles sanctions, M. Maduro avait suspendu le 7 août le dialogue entamé depuis mi-mai entre ses représentants et une délégation de l'opposition, sous l'égide de la Norvège. La crise politique au Venezuela s'est aggravée depuis le 23 janvier dernier, lorsque Juan Guaido, dirigeant de l'opposition et président du Parlement, s'est autoproclamé président par intérim lors d'un rassemblement dans la capitale, Caracas.Il a été reconnu aussitôt par les Etats-Unis, ainsi que par les membres du groupe de Lima (exception faite du Mexique), par l'Organisation des Etats américains et par la plupart des Etats membres de l'Union européenne. La Russie, la Biélorussie, la Bolivie, l'Iran, Cuba, le Nicaragua, El Salvador, la Syrie et la Turquie ont exprimé leur soutien au président Maduro, qui demeure le président légitime du Venezuela.