Le drone tombé dimanche dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, contenait plus de cinq kilos d'explosif, a affirmé hier le mouvement chiite libanais. Après que les «experts du parti ont démantelé le drone qui s'est écrasé dans la banlieue sud de Beyrouth, il a été découvert qu'il contenait un engin explosif scellé», qui pesait environ 5,5 kg, a déclaré le Hezbollah dans un communiqué. «Nous confirmons que le but de ce premier drone n'était pas un vol de reconnaissance mais la réalisation d'un attentat à la bombe», a ajouté le mouvement pro-iranien. Un autre drone avait explosé et causé «d'importants dégâts» dans un «centre des médias» du mouvement islamiste, qui en avait rendu Israël responsable. Le président libanais, Michel Aoun, a qualifié lundi de «déclaration de guerre» l'attaque au drone armé. Il a exprimé sa «crainte» de voir «les agressions d'Israël conduire à une dégradation de la situation, surtout si elles se répètent». Le chef de la puissante formation chiite Hassan Nasrallah a présenté l'attaque comme «le premier acte d'agression» d'Israël au Liban depuis la guerre de 2006 entre l'Etat hébreu et le Hezbollah qui a fait 1.200 morts côté libanais et 160 côté israélien. Depuis cette date, M. Nasrallah vit caché et n'est apparu que de rares fois en public. Le Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste par Israël et les Etats-Unis, est un acteur politique majeur au Liban et un partenaire clé du gouvernement de Bachar Al Assad dans une Syrie déchirée par la guerre. L'Etat hébreu n'a pas revendiqué l'attaque aux drones au Liban, mais son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a assuré lundi que son pays était prêt à employer «tous les moyens nécessaires» pour se défendre contre les menaces iraniennes «sur plusieurs fronts». L'armée israélienne avait en revanche annoncé dimanche avoir mené la veille une frappe dans le village syrien d'Aqraba, situé au sud de Damas, afin de prévenir une attaque de drone orchestrée par l'Iran depuis la Syrie, selon elle. Hassan Nasrallah a affirmé que l'attaque avait fait deux morts parmi ses combattants. En Irak, la puissante force paramilitaire Hachd al-Chaabi a accusé Israël d'être derrière une attaque de drones ayant tué dimanche deux de ses combattants dans l'ouest de l'Irak, près de la frontière avec la Syrie. L'ONU a appelé lundi les parties concernées à «une retenue maximale».