Les états-Unis et les talibans sont «proches» de la conclusion d'un accord qui se traduirait par une forte réduction du nombre de militaires américains en Afghanistan, a affirmé hier un porte-parole des insurgés. Les deux parties, en guerre depuis 18 ans, négocient depuis plusieurs jours à Doha les dernières touches d'un accord historique prévoyant des garanties de sécurité de la part des talibans en échange du départ d'une grande partie des 13.000 soldats américains stationnés en Afghanistan.»Les négociations vont se poursuivre aujourd'hui. Nous sommes proches d'un accord. Nous espérons apporter bientôt de bonnes nouvelles à notre nation musulmane en quête de paix», a tweeté le porte-parole taliban Zabihullah Mujahid, citant une déclaration en pachtou du porte-parole taliban à Doha, Suhail Shaheen. L'ambassade américaine à Kaboul n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat. Washington espère conclure un accord d'ici le 1er septembre, avant l'élection présidentielle afghane prévue le même mois et la présidentielle américaine en 2020. Un accord est possible «dès que les points en suspens seront finalisés», avait déjà déclaré mardi Suhail Shaheen à Doha. Lors d'un point presse tenu hier à Kaboul, l'ONG Amnesty International a plaidé pour que l'accord de paix prenne en compte les droits des Afghans. Le futur accord «ne doit pas ignorer leurs voix, les voix des victimes ni leurs appels à la justice et à ce que des comptes soient rendus pour les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les autres graves violations des droits humains» commis dans le pays, a lancé Omar Waraich, directeur adjoint d'Amnesty pour l'Asie du Sud. L'accord espéré devrait prévoir un retrait de tout ou partie des soldats américains déployés en Afghanistan, actuellement entre 13.000 et 14.000, avec un calendrier à la clé. Il s'agit de la principale revendication des talibans, qui s'engageraient en retour à ce que les territoires sous leur contrôle ne soient plus utilisés par des groupes «terroristes». Un cessez-le-feu entre talibans et Américains, ou tout au moins une «réduction de la violence», devrait aussi figurer dans le texte, qui serait historique, 18 ans après l'invasion de l'Afghanistan par les états-Unis pour chasser les talibans du pouvoir, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. Washington espère conclure un accord d'ici le 1er septembre, avant les élections afghanes prévues le même mois et la présidentielle américaine en 2020. Dans un discours devant des anciens combattants à Indianapolis, dans l'état américain de l'Indiana, Mike pompeo a assuré que le président Donald Trump était «déterminé à faire en sorte que nous prenions les bonnes décisions».»Ses ordres à mon égard et à celui de mes collègues militaires sont clairs: nous voulons ramener nos gars à la maison le plus rapidement possible, et aussi nombreux que possible, et nous voulons être certains que la terreur ne frappe plus jamais les états-Unis», a-t-il lancé.»Nous pouvons faire tout cela, et nous le ferons», a-t-il ajouté.