Le représentant américain Khallilzad avec le MAE pakistanais Entamé le 25 février, ce cycle de négociations au Qatar, auquel participe pour la première fois l'un des principaux dirigeants talibans, le mollah Abdul Ghani Baradar, cofondateur du mouvement, est l'un des plus longs à s'être jamais tenu. Les talibans ont indirectement démenti, vendredi dernier, avoir abordé les questions d'un cessez-le-feu en Afghanistan et d'un dialogue avec le gouvernement de Kaboul lors de leurs discussions en cours à Doha avec des représentants américains, contrairement à des affirmations de Washington. Par opposition aux aspects «externes» du conflit que sont «le retrait de toutes les forces d'occupation d'Afghanistan et l'interdiction pour l'Afghanistan de nuire aux autres», les «autres questions qui ont un aspect interne et qui ne sont pas liées aux Etats-Unis n'ont pas fait l'objet de discussions», a déclaré le porte-parole des insurgés, Zabihullah Mujahid, dans un communiqué. Trois jours plus tôt, le porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino, avait affirmé le contraire à Washington. Les discussions de Doha portent sur «quatre sujets liés entre eux qui composeront tout futur accord»: «le contreterrorisme», le «retrait des troupes» américaines, le «dialogue inter-afghan» et un «cessez-le-feu», avait-il indiqué. Entamé le 25 février, ce cycle de négociations au Qatar, auquel participe pour la première fois l'un des principaux dirigeants talibans, le mollah Abdul Ghani Baradar, cofondateur du mouvement, est l'un des plus longs à s'être jamais tenu entre les deux parties. D'après Zabihullah Mujahid, les discussions actuelles visent à «préciser les détails des deux questions qui ont fait l'objet d'un accord lors de la dernière série de pourparlers en janvier», à savoir le retrait des soldats américains et la promesse talibane d'empêcher que l'Afghanistan ne serve de base terroriste pour des attaques à l'étranger. Les talibans ont toujours refusé de discuter avec le gouvernement de Kaboul, qu'ils qualifient de «marionnette» aux mains de Washington. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a envisagé une implication personnelle lors d'un éventuel futur voyage dans la région, sans plus de précisions. Par ailleurs, l'attaque au mortier qui a visé jeudi à Kaboul une cérémonie à laquelle participaient de nombreux hauts responsables politiques afghans a fait 11 morts et 95 blessés, selon un nouveau bilan. Le précédent faisait état de trois morts et 32 blessés. Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Nasrat Rahimi, il a été revu à 11 personnes tuées, dont 3 femmes, et 95 blessées, «en majorité des civils». Il a en outre indiqué que «sur la base d'une enquête préliminaire» de son ministère, «l'attentat a été perpétré par des terroristes talibans». Le groupe Etat islamique avait revendiqué l'attaque sur son site de propagande Amaq. Les talibans n'ont de leur côté fait aucun commentaire. Quelque 12 obus de mortier, selon une source sécuritaire, avaient visé un rassemblement commémorant le 24e anniversaire de la mort du leader chiite hazara Abdul Ali Mazari, qui se tenait dans une enceinte à l'air libre à l'est de Kaboul. Les images de la cérémonie, diffusées en direct à la télévision afghane, avaient montré un brusque mouvement de foule sur fond de cris et de fortes explosions, avant que la retransmission ne soit interrompue.