Ces négociations interviennent à la suite d'un avis d´appel d´offres lancé par le Front Polisario en mai 2005. Des pourparlers, au stade, semble-t-il, «très avancé», sont en cours entre six firmes pétrolières britanniques et le Front Polisario pour l´obtention de permis de prospection du pétrole au large des côtes sahraouies (off-shore). Ces négociations interviennent à la suite d'un avis d´appel d´offres lancé par le Front Polisario en mai 2005, après l´opération de cadastre menée par la compagnie australienne "Vision and oil", en vertu d´un contrat signé en 2001. Le représentant du Front à Londres, Mohamed Elimam, a laissé entendre, mardi, que les résultats de ces négociations seront annoncés fin février ou début mars 2006. Il s'agit plus exactement de 12 blocs off-shore, dont Daoura, Amgala, Haouza, Farsia, Mahbes, Imlili, El Guelta et Djrifa. Sur un autre front, un contrat similaire qui a été signé la même année entre le Maroc et la compagnie américaine "Kerr Mc Gee", a provoqué une passe d'armes: "Kerr Mc Gee" a résilié la convention sous la pression des organisations internationales favorables à l'autodétermination du peuple sahraoui. Trois autres compagnies étrangères, signataires avec Rabat de contrats de prospection pétrolière, le long des côtes du Sahara Occidental, ont eu le même sort. Il s'agit de la société norvégienne TGS-Nopec, la hollandaise Fugro, la française Total-Fina-Elf. Toutes les compagnies se sont retirées du territoire en 2003 et 2004 suite aux pressions internationales. En référence à l´avis juridique onusien, datant de janvier 2002, contestant la souveraineté du royaume chérifien sur le Sahara Occidental, et rendant de fait nul et non avenu tout contrat signé par Rabat portant sur l´exploitation des richesses sahraouies, la Rasd avait mis en garde que tout accord conclu avec l´occupant serait caduc et contraire au droit international. Le Polisario qui reprend l'opération et lance un appel d'offres à l'adresse des compagnies étrangères propose sa formule d'investissement. Elle prévoit que les sociétés détentrices d´un permis de prospection de pétrole, entameront leurs activités après le recouvrement de la souveraineté de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) sur l´ensemble de ses territoires. Il est donc clair qu'à travers la relance du processus d´obtention de permis de prospection du pétrole au large des côtes sahraouies, le Polisario table sur le parachèvement de la restauration de la souveraineté de la Rasd. Car, se rapprocher de l´autorité désignée pour négocier le contrat, présidée par Mohamed Khadad, conseiller du président sahraoui et coordinateur avec la Minurso, veut dire une reconnaissance, même indirecte de la souveraineté de la République sahraouie sur ses territoires. Il convient de rappeler que le dossier du pétrole sahraoui ne date pas d'aujourd'hui. Les USA, qui cherchaient un prix du baril adapté aux besoins de leur économie, vont sans doute tirer profit du marché sahraoui.. Ils ne sont pas les seuls sur le terrain des prévisions; l'évolution de la position du royaume ibérique et de la France vis-à-vis du dossier sahraoui explique des ambitions extra-politiques. L'Hexagone, premier partenaire commercial du Maroc avec un volume d´échanges de 5,3 milliards d´euros et 20% de parts de marché, a fait, fin juin 2005, un revirement historique. Jacques Chirac a affirmé que le conflit du Sahara Occidental trouvera sa solution dans le cadre de l´ONU, alors qu'avant cette date, la France soutenait ouvertement les positions marocaines sur le dossier du Sahara Occidental. L'annonce par le représentant de la Rasd à Londres de la poursuite des négociations avec les six firmes pétrolières britanniques pour l´obtention de permis de prospection du pétrole au Sahara, relancera, sans l'ombre d'un doute, la guéguerre et attisera davantage les appétits. Ce qui est sûr, c'est que le royaume chérifien vient d'essuyer un sérieux revers.