Ce choix éminemment politique de notre pays vient en conformité avec ses positions inébranlables sur le dossier du conflit dans cette région. Aucune société algérienne n'ira soumissionner au Sahara occidental pour l'obtention de permis de prospection de pétrole, a affirmé jeudi, le ministre de l'Energie et des Mines. Approché par les journalistes, en marge des questions orales à l'APN, M. Chakib Khelil a précisé, sans équivoque, que « l'Algérie n'a aucune intention de répondre à l'offre lancée par le Polisario», sans pour autant verser dans les détails. Ce choix éminemment politique de l'Algérie vient en conformité avec ses positions inébranlables sur le dossier du conflit dans cette région sensible. C'est un message clair aussi aux détracteurs de l'Algérie, notamment au Maroc, lesquels n'ont pas hésité à lier la position de notre pays aux richesses naturelles contenues dans le sous-sol du territoire sahraoui, ainsi que celles contenues au large des côtes et dans les fonds marins. En effet, le territoire est très riche en phosphates découverts en 1947 par l'Espagne, et regorge d'autres minerais tels que le fer, le titane, le manganèse, et des minerais rares. Parmi ceux-ci, on peut citer l'uranium, le titanium et le vanadium. Y sont probablement présents, l'antimoine et le cuivre, et bien d'autres. La façade atlantique de ce territoire se présente comme l'une des plus poissonneuses du monde. Concernant le fond marin, il est de plus en plus probable qu'il contient du pétrole. Des compagnies pétrolières avaient déjà soumissionné pour y effectuer de la prospection, avec l'autorisation du Maroc, il s'agit de la firme française Total, le Fonds norvégien du pétrole, qui se sont retirés sous la pression internationale. Il reste la firme américaine Keer Mc Geer qui a renouvelé son contrat, en mai 2005. De son côté, le Polisario a annoncé que des négociations sont en cours entre six firmes pétrolières britanniques - un pays qui ne reconnaît pas le Sahara occidental - dans le cadre de l'avis d'appel d'offres publié par le Polisario en mai 2005. La semaine passée, la République arabe sahraouie a annoncé le lancement officiel à la concurrence pour l'obtention de permis de prospection de pétrole dans ses territoires. Dans un autre chapitre, le ministre de l'Energie a annoncé la révision, dans les mois qui suivent, du décret 145-84 ayant trait à l'organisation du tissu urbain au niveau des villes pétrolières «d'une manière à définir clairement la responsabilité de chaque intervenant». Interrogé par M. Abbas Mikhalif, député FLN, le ministre a imputé la responsabilité de l'anarchie actuelle aux responsables locaux, à leur tête les walis, qui délivrent des permis de construction «sans calculer les risques». D'autre part, M.Chakib Khelil a estimé jeudi que toute nouvelle baisse de la production de l´Opep lors de la prochaine réunion de l´Organisation le 31 janvier à Vienne «n´aura aucune justification» étant donné la cherté actuelle du baril. «Il faut attendre la réunion ordinaire de mars pour décider d´une baisse ou pas à la lumière de l´examen de la situation du marché», a suggéré M. Khelil. Pour le moment, il n´y a pas de justification à baisser la production «car toute réduction ne ferait que créer encore plus de tension», a-t-il insisté, affirmant, dans sa lancée que les prix devaient se maintenir autour de 50 dollars/baril durant les six prochains mois. Cette hausse actuelle des prix est due, selon lui, à une forte croissance économique mondiale qui tire la demande vers le haut et surtout à la situation géopolitique très tendue en raison de la question du nucléaire iranien, les problèmes au Nigeria et la rigueur de l´hiver qui peut provoquer une pénurie de gaz en Europe, qui avait déjà subi les conséquences du conflit gazier russo-ukrainien.