Le niveau actuel des cours de l'or noir n'est actuellement pas satisfaisant pour les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs 11 partenaires. Les « 25 » qui se retrouvent pratiquement dos au mur se réuniront jeudi prochain pour décider d'une éventuelle, nouvelle, baisse de leur offre. Le nouveau ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdel Aziz ben Salmane, a déclaré, hier, être favorable à la poursuite de la politique de la baisse de la production, afin d'éponger la surabondance de l'or noir provoquée par une production américaine record… Le cap est fixé. La politique pétrolière du chef de file de l'Opep, qui assure le tiers de la production du cartel et consistera à contribuer à l'équilibrage du marché et au redressement des prix, restera donc inchangée, a laissé entendre le ministre saoudien depuis sa nomination par son père, le roi Salmane, «Les bases de notre politique pétrolière sont définies d'avance et elles ne vont pas changer», a déclaré le ministre à la télévision à capitaux saoudiens Al-Arabiya, en marge d'une conférence sur l'Energie à Abou Dhabi. Une «baisse de la production bénéficiera à tous les membres de l'Opep», a souligné le successeur de Khaled al-Falih, premier membre de la famille royale à assumer ce poste. Les principaux pays producteurs de pétrole doivent évoquer jeudi à Abou Dhabi de nouvelles baisses de la production pour soutenir les prix. Le marché pétrolier est à bout de souffle, malgré les baisses de la production et des offres de l'Iran et du Venezuela, pourtant durement frappés par des sanctions américaines. Les cours de l'or noir continuent à ronger leur frein, malgré la baisse de 1,2 million de barils par jour décidée le 8 décembre dernier par l'alliance Opep-non Opep. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses 11 alliés, dont la Russie, avaient conclu cet accord renouvelé. Il doit courir jusqu'à fin mars 2020 pour faire face à la vertigineuse chute des prix. Cette initiative couplée à la baisse de l'offre saoudienne de plus de 400 000 barils par jour en décembre, avait, dans un premier temps, servi de déclic au rebond du baril qui ne semble pas disposé aux attentes de l'alliance Opep-non Opep. «C'est censé être l'année (2019, Ndlr) où l'Opep, en partenariat avec la Russie, s'empare du marché haussier en prouvant son engagement à réduire l'offre de 1,2 million de barils par jour au cours des six prochains mois, voire plus si nécessaire, afin de faire remonter les prix, après la chute de 40% de l'an dernier», avait estimé l'expert Barani Krishnan sur le site spécialisé Investing.com. Selon les statistiques dont dispose l'Opep, le marché aurait dû s'équilibrer au début de l'année 2019. «Selon les chiffres dont nous disposons, nous avons un excédent d'environ 26 millions de barils, contre 340 millions de barils au début de 2017», avait déclaré, le 23 décembre, le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis lors de la 101ème session du Conseil ministériel de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep), qui s'est tenue au Koweït. «Je pense que nous pouvons facilement nous accommoder de cet excédent et atteindre un marché équilibré en un ou deux mois, soit au cours du premier trimestre de l'année prochaine», avait assuré Suhail al-Mazrouei, qui assure aussi la présidence du cartel. Dans le cas contraire, les 25 avaient prévenu qu'ils serreraient davantage leurs vannes si le marché ne venait pas à s'équilibrer, pour permettre aux cours de rebondir à un niveau satisfaisant qui ne nuirait pas à leurs économies. «Les producteurs sont prêts à reconduire l'accord ou à augmenter les réductions, si le marché ne réagit pas», avait affirmé le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis. Hier vers 16h15, le baril de Brent s'échangeait à 62,42 dollars, engrangeant une hausse de 88 cents au passage.