Le Premier ministre irakien a réitéré hier au secrétaire d'état américain que son sol n'avait pas été utilisé pour attaquer des installations pétrolières saoudiennes, après des informations jugeant possible que des projectiles ont été tirés d'Irak, malgré une revendication des rebelles yéménites. L'Irak, où évoluent de nombreuses milices et factions paramilitaires proches de l'Iran, est pris en étau entre ses deux grands parrains : Téhéran et Washington, dont le grand allié dans la région est l'Arabie saoudite, avec laquelle Baghdad a fortement réchauffé ses relations, au grand dam de l'Iran. Dès dimanche, le Premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, a réfuté des informations de presse selon lesquelles des drones ou des missiles de croisière avaient décollé de son sol vers l'Arabie saoudite, alors que les états-Unis assuraient ne pas prendre au sérieux la revendication des Houthis, les rebelles yéménites. Soutenus par l'Iran et faisant face depuis 2015 à une coalition militaire, menée par Riyadh, les Houthis ont revendiqué une attaque de drones sur deux installations pétrolières du géant saoudien Aramco, qui a réduit brutalement la production saoudienne. Deux jours après cette attaque, qui a provoqué des incendies dans les deux terminaux saoudiens, M. Mahdi a martelé par téléphone à Mike Pompeo que Baghdad «interdit toute utilisation de son sol pour lancer des attaques contre des voisins».