Au moins une forte explosion a secoué Riyadh, hier, ont rapporté des médias, trois jours après que le royaume a intercepté un projectile au-dessus de la capitale saoudienne. Les autorités saoudiennes n'ont pas réagi dans l'immédiat, le royaume faisant régulièrement l'objet d'attaques lancées par les rebelles Houthis du Yémen voisin. L'explosion a été entendue vers 13h00 (10h00 GMT) à Riyadh. Des habitants ont signalé sur les réseaux sociaux avoir entendu deux explosions. La coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, qui intervient au Yémen pour lutter contre les Houthis, a indiqué samedi avoir «intercepté et détruit une cible aérienne hostile en direction de Riyadh», sans donner davantage de détails. La coalition n'a toutefois pas accusé les rebelles yéménites et ces derniers ont affirmé via un de leurs médias ne pas être impliqués dans l'incident. Les Houthis revendiquent régulièrement des attaques contre l'Arabie saoudite mais elles ne visent que rarement Riyadh, située à quelque 700 km de la frontière. Le gouvernement américain de Joe Biden a suspendu lundi pour un mois ses sanctions visant les transactions avec le mouvement Ansarullah (Houthis) du Yémen, le temps de réexaminer leur classement comme groupe «terroriste» contesté par les organisations humanitaires. Dans un document officiel, le Trésor américain déclare que toutes les transactions avec le groupe rebelle seront autorisées jusqu'au 26 février. Cette décision ne permet pas de débloquer des fonds déjà gelés avant son entrée en vigueur. L'ancien chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a annoncé dans les tout derniers jours du mandat de Donald Trump l'inscription des Houthis sur la liste noire des organisations «terroristes». Cette mesure est entrée en vigueur la semaine dernière à la veille de l'entrée en fonctions du président Biden. Elle implique des sanctions contre toute personne ou entité réalisant des transactions avec les Houthis. Malgré de vagues dérogations pour raisons humanitaires, l'ONU et plusieurs autres organisations internationales ont dénoncé cette mesure en estimant qu'elle risquait de bloquer l'acheminement de l'aide dans les zones sous contrôle rebelle. Le futur secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, nommé par Joe Biden, s'était engagé la semaine dernière à «réexaminer immédiatement» le classement comme «organisation terroriste», pour faire en sorte de ne pas «entraver l'acheminement de l'aide humanitaire».Les organisations humanitaires plaident qu'elles n'ont pas d'autre choix que de traiter avec les «Houthis» pour atteindre la population des territoires qu'ils contrôlent, y compris la capitale, Sanaa. Le conflit au Yémen oppose depuis six ans le mouvement Ansarullah (Houthis), soutenus par l'Iran, aux forces loyales au gouvernement, appuyées depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite. Sous l'administration Trump, les Etats-Unis ont apporté un soutien appuyé à la coalition saoudienne, auquel le nouveau gouvernement américain entend aussi mettre fin. La guerre a provoqué, selon l'ONU, la pire crise humanitaire en cours dans le monde, faisant des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés.