L'alliance est-elle donc mal partie dès le début pour être un «mariage» contre nature ? «La révision de la Constitution ne figure pas à l'ordre du jour de l'alliance et encore moins du MSP», affirme Abderrezak Mokri. Interrogé sur le débat engagé au sein du FLN, concernant la révision de la loi fondamentale, à travers l'installation d'une commission de réflexion, le vice-président du MSP s'en tient à la plate-forme du pacte signé autour du programme du chef de l'Etat. «Nous ne sommes pas réunis autour d'idéaux philosophiques ou doctrinaux, mais autour du rétablissement de la paix», indique Mokri. Avant d'ajouter que «certains partis de l'alliance sont plus préoccupés par des considérations d'ordre partisan, plutôt que par un projet politique qui transcende tous ces intérêts étroits». Il est donc clair que pour le responsable du MSP le seul objectif de l'alliance présidentielle, conformément à son acte fondateur, est le retour à la stabilité, seule issue pour que le pays sorte de la crise. Comme il n'a pas manqué de relever les querelles «stériles» livrées par médias interposés par les deux formations politiques de l'alliance à savoir le FLN et le RND. L'alliance est-elle donc mal partie dès le début pour être un «mariage» contre nature? Mokri soutient le contraire: «cette alliance a été tissée autour d'un idéal hautement stratégique et non sur des états d'âme». Par ailleurs, tout en reconnaissant les divergences entre son parti et les deux autres partis de l'alliance, notamment sur le plan social, économique et culturel et même sur le plan politique, l'invité de L'Expression estime que chaque parti politique est libre de garder son identité et ses positions idéologiquement tout en tenant ses engagements par rapport à la démarche de réconciliation nationale, qui est une revendication de tout le peuple algérien quels que soient ses penchants politiques. «Il est désolant que la lecture que font certains partis politiques émane de leur vision personnelle». Il fait allusion au FLN et au RND, qui d'après lui «n'arrivent pas à comprendre qu'ils doivent débattre tous les dossiers engageant l'alliance avec leurs partenaires». Mokri est allé jusqu'à laisser entendre que sa formation pourrait claquer la porte de l'alliance, si jamais les choses ne venaient pas à changer. C'est la première fois depuis la création de l'alliance que ce parti hausse le ton et demande, à travers nos colonnes, à ses partenaires de choisir entre la cohabitation dans le cadre de la concertation et la confiance mutuelle et le retour au schéma classique opposition-majorité. Enfin, à une question de savoir si les rumeurs sur un éventuel remaniement ministériel seraient à l'origine de la brouille au sein de l'alliance, Mokri rétorque «c'est malheureusement le cas».