Coup de tonnerre sur le marché de l'or noir. Deux installations du géant pétrolier saoudien Aramco, dont le plus grand site mondial de transformation de brut, à l'est du royaume, ont été la cible de drones le 14 septembre, provoquant de spectaculaires incendies. Une dizaine de drones ont été utilisés pour cette double opération menée dans les provinces saoudiennes d'Abkaïk et Khouraïs, au sud-ouest de Dhahran, à un millier de kilomètres de Sanaa, la capitale du Yémen contrôlée depuis cinq ans par les Houthis, a rapporté la chaîne de télévision yéménite Al Masirah qui cite un porte-parole du mouvement rebelle Houti. Les dégâts sont vraisemblablement immenses puisque la production saoudienne a baissé de plus de de moitié. 5,7 millions de barils par jour dont sera privé le marché mondial de l'or noir. Soit 5% de la production mondiale selon les estimations. L'effet a été immédiat sur les cours qui ont aussitôt bondi de plus de 19% pour franchir la barre des 70 dollars. «Du jamais-vu, en plus de 28 ans, depuis le 14 janvier 1991.Une hausse spectaculaire qui a faibli au fur et à mesure que des informations rassurantes assuraient que le chef de file de l'Opep disposait de réserves suffisantes pour faire satisfaire la demande mondiale. «Nous devrions être capables de récupérer deux millions de barils de pétrole... Demain (Hier, Ndlr)», a déclaré un responsable saoudien. Hier, vers 15h00, heure algérienne, le baril de Brent, référence du pétrole algérien, s'échangeait à 66,25 dollars enregistrant un gain de 6,05 dollars par rapport à la séance précédente. La fièvre est certes, légèrement retombée, mais pour combien de temps ? Jusqu'où les cours de l'or noir peuvent-il bondir ? Des questions qui font la part belle aux pronostics. Et l'on commence à reparler même d'un baril à 100 dollars. Plusieurs experts sont de cet avis et s'attendent à une envolée spectaculaire des prix. Les prix du brut augmenteront d'au moins 15 à 20 dollars le baril si la perturbation dure sept jours. Si le retour à la normale se prolonge jusqu'à 30 jours, les prix pourraient passer à trois chiffres, a indiqué le président de la société de conseil Rapidan Energy, Bob McNally. Le pétrole devrait atteindre 80 à 90 dollars le baril au cours des trois prochains mois, le marché se concentrant désormais sur la géopolitique, selon JP Morgan. . Et avec les Américains qui ont mis les pieds dans le plat en pointant du doigt Téhéran, le marché pétrolier se retrouve désormais sur une poudrière. Le président américain, Donald Trump qui avait annoncé dimanche avoir autorisé l'utilisation de réserves stratégiques américaines de pétrole pour compenser la baisse de production de l'Arabie saoudite, n'a pas exclu une riposte des Etats-Unis. Une étincelle qui pourrait faire exploser le baril.