Ali Benflis a favorablement accueilli la convocation du corps électoral, ce qui signifie son engagement dans la course pour la prochaine présidentielle. Dans une lettre transmise à la presse nationale, dont une copie à L'Expression, le président du parti Talaïe El Hourriyet a estimé qu' «avec la convocation du corps électoral, c'est le processus d'un scrutin présidentiel déterminant pour l'avenir du pays qui s'enclenche». Le propos est clair comme de l'eau de roche et l'ancien chef du gouvernement ne tourne pas autour du pot et annonce tout de go que si les scrutins du 19 avril et du 4 juillet ont échoué, la troisième tentative d'organiser une présidentielle «n'a le droit ni à l'erreur ni à l'échec». La situation recommande, en effet, d'éviter le moindre faux pas. Il s'agit, pour Benflis, «de sortir le pays d'une crise particulièrement grave dont il ne peut indéfiniment supporter et absorber les dangereuses répercussion». Evoquant les autres défis que les Algériens doivent relever, aux plans politique social et économique, le candidat malheureux aux présidentielles de 2004 et 2014 souligne dans sa lettre : «Plus que jamais, la présidentielle se présente comme la voie de sortie de crise la moins risquée et la moins dommageable pour le pays, tout en assurant aux demandes et aux aspirations légitimes de la révolution démocratique le cadre de leur réalisation pleine et entière de manière ordonnée, apaisée et sereine.» Affichant ses convictions qu'aujourd'hui «les conditions institutionnelles, légales et procédurales de l'élection présidentielle sont en place», il ne manque pas de noter «quelques lacunes dont le caractère n'est pas déterminant», mais relève dans le même temps que les conditions qui président à l'organisation du scrutin du 12 décembre «répondent aux critères acceptables de tenue du scrutin présidentiel, tout comme elles garantissent, globalement, au peuple algérien, la libre expression de sa volonté et l'élection du futur président de la République en toute souveraineté». Cela étant dit, selon Benflis, «cette élection n'est ni ordinaire ni routinière. Elle est exceptionnelle et décisive par son impact sur le véritable projet national que constitue l'entrée de notre pays dans l'ère de la modernisation politique, économique et sociale». Benflis retiendra également que «la crise actuelle a donné lieu à une montée des tensions, à un approfondissement des différences et à une alimentation des passions». Il dira à ce propos qu'«un tel contexte n'est pas sans conséquences sur l'élection présidentielle et sur son aptitude à offrir une voie de sortie de crise à laquelle le peuple algérien croit et adhère et autour de laquelle il peut se rassembler». Un état de fait qui amène le président de Talaïe El Hourriyet à mettre en évidence «toute l'importance des conditions politiques de l'élection présidentielle qui doivent être le complément nécessaire et indispensable aux conditions institutionnelles, légales et procédurales». Pour Benlfis, «il s'agit là des mesures connues d'apaisement et de confiance par lesquelles l'élection présidentielle gagnerait en crédibilité comme voie de sortie de crise, évitant au pays un surcroît d'adversités et d'épreuves».