Un sit-in sera organisé prochainement devant le ministère de l'Education. «J'ai passé plus de 30 ans de service dans le secteur de l'éducation, et voilà la récompense : je vais me retrouver dans la rue sans abri», s'insurge un ancien directeur de l'école primaire de Bousmaïl. Ce dernier fait partie des travailleurs à la retraite qui ont été destinataires, récemment, d'un mandat d'expulsion pour libérer les logements de fonction. Le ministre de l'Education, Benbouzid avait bien promis de faire le grand ménage dans son secteur, en commençant par les logements d'astreinte. «Nous sommes sous la menace de l'huissier de justice qui peut nous expulser à tout moment», affirme un ancien proviseur du CEM Mohamed-Khodja de Zéralda. Désespérés par la décision de la justice, les retraités sont dans l'impasse. Rien qu'au niveau d'Alger, ils sont au nombre de 600 retraités sommés de quitter les lieux. Pourtant, ils affirment n'avoir «jamais bénéficié de logement auparavant». Ils disent avoir «fourni des dossiers à l'académie d'Alger comme preuve qu'ils n'ont jamais bénéficié de logement, mais en vain». Comment voulez-vous qu'on quitte les demeures alors qu'on n'a même pas où aller?, se demande un sexagénaire rencontré lors de l'assemblée générale tenue hier au siège de l'Ugta. Plus d'une centaine de retraités, concernés par la décision, sont venus hier pour exposer leur problème dans l'espoir de trouver une solution immédiate. Ces derniers se sont entendus pour organiser dans les prochains jours un sit-in devant le ministère de l'Education aux fin d'interpeller le premier responsable du secteur sur cette affaire. «Au cas où la tutelle ne réagit pas pour mettre fin à cette mascarade, on va investir la rue», dira l'un des représentants du bureau d'Alger. Le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs retraités, M.Azi s'est montré solidaire avec cette corporation. «Il faut rendre justice aux anciens travailleurs de l'éducation», plaide-t-il. «Il est inconcevable, ajoute-t-il, d'abandonner les anciens cadres». Pour lui, le ministère devait reloger ses cadres avant de passer à l'action. Il faut reconnaître que plusieurs responsables ont bénéficié de logements mais refusent toujours de quitter les logements d'astreinte.