C'est en dépassant la crise politique que l'Algérie arrivera à dépasser sa crise économique. C'est là le message qu'a tenu à lancer, hier, la Centrale syndicale de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta). Cette dernière a appelé, à partir d'Oran, à accélérer le passage à une autre étape politique pour relancer l'économie nationale et améliorer les conditions de vie des travailleurs. Intervenant à l'ouverture d'une Conférence régionale des cadres syndicaux dans l'ouest du pays, le secrétaire général de la Centrale syndicale, Salim Labatcha, a mis l'accent sur la nécessité de «passer à une autre phase politique, capable d'organiser les affaires économiques et de prendre des décisions audacieuses pour relancer l'économie nationale». Il a estimé que «l'activité politique actuelle, marquée par l'instabilité et le manque de clarté, a engendré des problèmes sur le plan économique». «L'actuel Exécutif reste limité en termes de prérogatives et ne dispose pas de possibilités, pour prendre en compte les difficultés économiques, ayant entraîné une baisse du niveau de vie et du pouvoir d'achat des travailleurs». Par ailleurs, Salim Labatcha a appelé à contribuer à la réussite du processus électoral «dans l'intérêt de l'économie, du citoyen et de la sécurité du pays et pour construire une Algérie forte». Il a également insisté sur le respect des convictions des travailleurs, de leur combat politique et de leur prise de conscience, «ce qui leur permettra de faire le meilleur choix», a-t-il dit. Le premier responsable de la Centrale syndicale a rappelé devant l'assistance que l'Ugta, en vertu des objectifs assignés lors de son congrès de renouvellement de juin dernier, «oeuvre en permanence à relancer la situation sociale, défendre la dignité du travailleur, en améliorant ses revenus, militer jusqu'à la satisfaction de la revendication portant réduction de l'IRG». Pour le SG de l'Ugta, «la justice sociale passe par une équité dans l'acquittement des impôts». Les travailleurs, a-t-il relevé à ce propos, versent plus de 30% de taxes, dépassant celles versées par les professions libérales. Par ailleurs, Salim Labatcha a mis l'accent sur le rôle du syndicat dans la lutte contre la corruption, par sa présence dans toutes les entreprises, notant que «l'ère de l'impunité est révolue en Algérie et que tout responsable est appelé à rendre des comptes quelle que soit son autorité». S'agissant de l'organisation de l'exercice syndical, l'intervenant au cours de la rencontre a souligné que la Centrale syndicale rejette le projet d'amendement de la loi régissant l'activité syndicale qui préconise la suppression de l'exigence de la nationalité algérienne pour créer une organisation syndicale. Il a également fait savoir que la Centrale syndicale «refuse la tentative d'ingérence de l'Union européenne dans les affaires internes de l'Algérie», soutenant que «c'est la France qui se cache derrière l'U.E pour nuire à l'Algérie». Au terme de son intervention, Labatcha a salué le rôle assumé par l'ANP pour défendre la stabilité du pays, le caractère pacifique des manifestations, la liberté d'opinion, la démocratie et l'édification de l'Algérie de demain. Le secrétaire général de l'Ugta a écouté les préoccupations des cadres syndicaux dans l'ouest du pays, axées sur les conditions du travail et la détérioration du niveau de vie.