Les appels à la grève se font de plus en plus nombreux. Des sources anonymes ou pas, plusieurs corporations sont appelées régulièrement à suivre des débrayages pour exposer, au grand jour, leurs préoccupations. Dans ce contexte marqué par une contestation montante, les chauffeurs de taxi décident eux aussi de mettre en avant leurs revendications. Pour ce faire, ils tiendront aujourd'hui même, un sit-in devant la direction des transports, à El Biar. Le collectif représentant ces derniers a expliqué, dans un communiqué publié récemment, que si les autorités compétentes ne daignent pas prendre en charge leurs revendications, il s'ensuivra une grève ouverte, jusqu'à satisfaction des réclamations portées par le collectif des chauffeurs de taxi. Les réclamations de cette organisation tournent autour de leurs conditions de travail et de la concurrence qu'elle juge « déloyale » des compagnies de VTC. Ainsi, la première revendication est «l'annulation des licences d'exploitation attribuées aux moudjahidine. Ces licences qui devraient être louées à 1.000 DA au lieu de 5.000 DA actuellement, et une avance de deux années de location est généralement demandée ». Deuxièmement, il y a les compagnies de VTC, le collectif demande un encadrement et une régulation des entreprises de taxis via des application mobiles notant que ces dernières ne sont pas soumises aux mêmes obligations que les chauffeurs de taxis, surtout en ce qui concerne l'identité du chauffeur et la sécurité du client, le paiement des impôts et l'affiliation à la sécurité sociale. Enfin, le collectif demande un réajustement de la tarification au compteur, jugée trop basse. Le tarif actuel ne permet pas d'offrir de meilleurs services au client et l'entretien du véhicule. Sur le deuxième point, il est vrai que depuis l'implantation des différentes applications de type Uber, en Algérie, les chauffeurs de taxi classiques ont vu leur cote baisser de manière drastique. Autant dire que les citoyens ne jurent plus que par ces applications, qui ont beaucoup contribué à faciliter les déplacements dans les grandes villes, d'un point A à un point B. Qui plus est, avec des tarifs beaucoup plus raisonnables et abordables que ceux appliqués par les autres chauffeurs de taxi. Cela dit, l'ampleur qu'ont pris des applications telles que Yassir, ou encore Tem Tem est le fruit d'un ras-le-bol des citoyens, vis-à-vis de la plupart des taxieurs qui, dans plusieurs cas, refusent des courses, sous prétexte que ce n'est pas dans leur itinéraire. Sans parler du fait que les coûts fixés par ces derniers sont incroyablement chers, ne prenant même pas en compte le kilométrage. Par ailleurs, les chauffeurs de taxi ont déjà débrayé de façon disparate dans plusieurs wilayas du pays. Le 14 avril dernier, les chauffeurs de taxis avaient observé une grève illimitée. La principale raison était cette fois le phénomène des taxis clandestins qui ont accaparé des stations principales dans plusieurs villes. Le débrayage a été suivi dans différentes wilayas pour réclamer à côté, l'amélioration de leurs conditions de travail.