Les ministres des Affaires étrangères des 25, réunis hier à Bruxelles, devaient faire pression sur le Hamas pour qu´il renonce au terrorisme. La commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner a estimé, hier, qu´il fallait "donner du temps" au Hamas et ne pas prendre de décision précipitée après la victoire du mouvement radical aux élections législatives palestiniennes. "Nous ne nous précipitons pas vers une décision pour l´instant", a déclaré la commissaire devant des journalistes, rappelant que l´UE "n´aura aucun contact avec le Hamas" dans l´immédiat. Il s'agit, notamment du gel des aides européennes à l'Autorité palestinienne. A noter que la Banque mondiale a gelé une partie des fonds 2005 devant être versés à l´Autorité palestinienne, car elle considérait que les conditions d´octroi de cette aide (transparence, création d´emplois sociaux) n´avaient été que partiellement remplies, a rappelé la commissaire. Pour les fonds européens, ce gel a porté sur 35 millions d´euros, ce qui fait que l´Autorité palestinienne n´a reçu en 2005 que la moitié des 70 millions que la Commission avait prévu de lui allouer. «Nous sommes conscients de la situation financière de l´Autorité palestinienne et tout le monde devrait faire un effort concerté pour qu´elle puisse fonctionner», a estimé Mme Ferrero-Waldner, souhaitant "donner une chance à l´Autorité palestinienne pour qu´elle ne s´effondre pas". Les ministres des Affaires étrangères des 25, réunis hier à Bruxelles, devaient faire pression sur le Hamas pour qu´il renonce au terrorisme. La réaction de Hamas ne s'est pas faite attendre. Ce dernier a en effet, appelé, hier le Quartette international sur le Proche-Orient, en réunion à Londres, à maintenir son aide financière et à dialoguer "sans conditions" avec le mouvement islamiste. Le Quartette, composé des Etats-Unis, de l´Union européenne, de la Russie et de l´ONU, doit examiner les conséquences de la victoire du mouvement radical islamiste face au Fatah lors des élections législatives du 25 janvier. "Nous vous appelons à un dialogue sans conditions préalables et dans un esprit de neutralité", a déclaré le chef de file du mouvement radical, Ismaïl Haniyeh dans un message adressé au Quartette et lu à la presse, à Ghaza. "Nous vous appelons à poursuivre l´aide morale et financière et à verser toutes les aides au Trésor palestinien pour qu´elles soient utilisées en fonction des priorités du peuple palestinien", a ajouté M.Haniyeh. Ces propos vont à l´encontre de ceux tenus par Israël, qui souhaite à l´inverse, que l´opinion internationale fasse pression sur le Hamas, responsable de la plupart des attentats suicides de ces dernières années. Dans ce contexte, à Ramallah, le président de l´Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, devait rencontrer, hier, la chancelière allemande Angela Merkel, la première dirigeante étrangère à rencontrer le dirigeant palestinien après la défaite de son parti, le Fatah. Mme Merkel a déjà fait valoir qu´il serait "impensable" pour l´Union européenne de continuer à verser une aide financière à l´Autorité palestinienne si le Hamas, qui figure sur la liste des organisations terroristes de l´UE, ne renonce pas à la violence contre Israël, à sa volonté de détruire Israël et ne respecte pas les accords passés entre les Palestiniens et l´Etat hébreu. De son côté, le président de l'Autorité palestinienne, qui subit des pression aiguës de la part du mouvement Fatah, devait se rendre, hier en Jordanie puis en Egypte pour des discussions avec les dirigeants des deux pays après la victoire du mouvement radical islamiste Hamas aux élections palestiniennes, a indiqué son bureau. M. Abbas quittera la Cisjordanie dans la soirée à destination d´Amman où il doit s´entretenir aujourd'hui avec le roi Abdallah II de Jordanie avant de s´envoler pour le Caire pour des discussions, prévues mercredi, avec le président égyptien Hosni Moubarak. M.Abbas devrait demander dans les prochains jours au Hamas de former le gouvernement palestinien qui sera le premier dans la région, dominé par des islamistes.