Les enseignants du palier primaire ont répondu, hier, encore à l'appel à la grève lancé anonymement sur les réseaux sociaux. Ce débrayage a fini par devenir cyclique et intervient donc chaque lundi. Le suivi est assez important au niveau des établissements primaires de la capitale, avons-nous constaté. Tandis que dans d'autres régions, le taux varie d'une école à une autre. Chose extrêmement étonnante lorsque l'on sait que cette grève n'a été décrétée par aucun syndicat reconnu. Pour le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, joint par téléphone hier, bien que les revendications portées par ce mouvement soient d'ordre socioprofessionnel, il n'en demeure pas moins qu'elles ne sont pas toutes légitimes ou du moins raisonnables. Ce dernier soutient par ailleurs, qu'il est impossible pour son syndicat de se solidariser avec un mouvement de contestation dont les contours demeurent vagues. Il estime en outre que celui-ci, de manière directe ou indirecte, ne fait que semer la zizanie entre les enseignants des trois paliers confondus (primaire, moyen, lycée) dans le but de semer une discorde pouvant engendrer un grand malaise au sein de la communauté éducative. Il dira encore que les enseignants grévistes veulent à tout prix l'alignement de leur statut sur ceux du lycée. Pour lui, il faut arrêter avec ce qu'il juge être une compétition «absurde» et incessante entre les enseignants du primaire, du moyen et du lycée. «Le fait de réclamer d'être payé comme ou plus que tel ou tel ne résoudra pas les réels problèmes du secteur ou du personnel éducatif», s'est-il indigné. Boualem Amoura signale encore, qu'il est tout à fait «incongru» de demander une augmentation salariale dans un contexte social aussi agité. D'autant plus, explique-t-il «qu'il n'est pas du ressort du ministère de l'Education nationale de décider de revoir la grille salariale ». Et pour cause, ajoute-t-il ; cela relève des prérogatives du gouvernement. A ce titre, il rappellera que son organisation syndicale a réclamé à maintes reprises « l'application du décret présidentiel 266/14 fixant la grille indiciaire du traitement et le régime de rémunération des fonctionnaires avec effet rétroactif». Le SG du Satef fera remarquer qu'à ce moment-là, l'adhésion des enseignants en grève en ce moment n'était pas au rendez-vous. D'ailleurs, il juge que l'orientation de ce mouvement peut éventuellement être manipulée par des parties «voulant discréditer les syndicats de l'éducation du fait de leurs dernières prises de positions». Sinon, «pourquoi a-t-on choisi ce moment précis où les priorités sont ailleurs», a-t-il encore ajouté. Boualem Amoura a par ailleurs fait savoir que si les enseignants grévistes perçoivent leur salaire en entier à la fin du mois de novembre, chose que le SG du Satef promet de confirmer, «cela voudrait dire que les initiateurs de ces actions ont bien des arrière-pensées et que cette grève n'est pas spontanée». Dans le cas contraire, Boualem Amoura fait savoir que son syndicat réagira en conséquence. A propos de la dernière grève organisée par la Confédération nationale des syndicats algériens (CSA), Boualem Amoura conviendra que le suivi a été très mitigé dans les différents secteurs, exception faite de l'Education nationale. Cela dit, les membres que regroupe cette confédération prévoient de se réunir jeudi prochain, pour faire une petite rétrospective sur le déroulement de cette journée et ce qui en a découlé. «Cette réunion nous permettra également d'analyser l'état des choses et d'étudier les perspectives qui s'offrent à nous.» De leur côté, les coordinateurs des enseignants grévistes du primaire ont rencontré, hier, des représentants du ministère de l'Education nationale. L'entretien qui a duré un bon moment n'a abouti à aucun résultat, de ce fait, les enseignants ont décidé de poursuivre leur débrayage, une fois par semaine.