L'expérience brésilienne pourrait inspirer les autorités algériennes dans les négociations avec l'OMC. Le président de la République fédérale du Brésil, Luiz Inacio Lula Da Silva, effectuera les 8 et 9 février, une visite d´Etat en Algérie, à l´invitation de son homologue Abdelaziz Bouteflika, a-t-on annoncé, hier, de source officielle. Cette visite, la première d´un chef d´Etat brésilien en Algérie depuis 1983, fait suite à la visite d´Etat qu´a effectuée le Président Abdelaziz Bouteflika au Brésil en mai 2005. Elle s´inscrit dans le cadre du renforcement des liens traditionnels d´amitié et de coopération entre les deux pays. Au menu des discussions entre les deux présidents, figure le mémorandum d'entente sur la coopération signé entre les deux pays en février, il y a exactement une année ainsi que «d'autres questions d'intérêt commun». Les relations entre les deux pays ne datent pas d'aujourd'hui. Des accords ont été conclus en l'Algérie et le Brésil, depuis 1976 mais la grande commission mixte algéro-brésilienne ne s'est réunie qu'une seule fois, en 1987. Pays pivot en Amérique latine, pays émergent dans le monde, le Brésil est la 10e puissance économique du monde. Il est le premier exportateur mondial de sucre, de café, de jus d'orange et de viande bovine. Une situation qui le place en position assez spéciale par rapport à l'Organisation mondiale du commerce, notamment concernant la question des subventions et des tarifs douaniers. De ce fait, l'expérience brésilienne pourrait inspirer les autorités algériennes dans les négociations avec l'OMC. Il est évident que le Brésil qui s'est clairement démarqué de la tendance mondiale ultralibéraliste, se trouve confronté directement aux puissances occidentales. A cause de ces orientations, le président Lula mène actuellement une «guerre» contre les pays du Nord et il est à la recherche d'un pôle d'alliés pour contrecarrer les assauts lui reprochant ses choix idéologiques. Les relations algéro-brésiliennes sont dominées par le commerce. En termes de valeur, les échanges commerciaux se sont développés à un rythme soutenu depuis 2001. Presque 6% des exportations algériennes vont vers le Brésil. Aussi, le volume des échanges commerciaux en 2004 entre les deux pays a atteint 2,3 milliards de dollars avec une balance favorable à l´Algérie dont les exportations vers ce pays étaient de l´ordre de 1,9 milliard de dollars. Par ailleurs, l'Algérie, qui arrive à la 47e place des marchés acquéreurs, est le deuxième pays en Afrique, après le Nigeria, à acheter des produits brésiliens. Le Brésil vend à l'Algérie principalement du sucre, de l'huile de soja, des véhicules légers, des réfrigérateurs, du papier et de la viande bovine. En hausse, les exportations brésiliennes vers l'Algérie, durant les dix premiers mois de 2005, ont atteint les 340 millions de dollars. Environ, 248 entreprises brésiliennes opèrent sur le marché algérien, un nombre en augmentation. Analysant les besoins de l'Algérie, le Brésil aspire à concurrencer le Canada et la Russie pour la vente du blé. A ce sujet, il convient de souligner que l'Algérie est l'un des plus grands consommateurs de blé dans le monde. L'Algérie est le deuxième fournisseur de pétrole du Brésil avec 24,6% du total des importations en hydrocarbures en 2004 et est le deuxième fournisseur, après l'Argentine, en produits pétrochimiques.