C'est loin d'être une banale chinoiserie mais une pratique vicieuse bien réelle sur le marché. A l'ombre du spectre de la grippe aviaire, d'étranges pratiques frauduleuses ont lieu. Ceci nous est révélé par nombre de professionnels et commerçants du poulet. En fait, derrière des paravents de négociants au-dessus de tout soupçon, des éleveurs peu scrupuleux n'hésiteraient pas à fourguer des volatiles «impropres à la consommation», ce qui ne fait que nourrir une certaine psychose qui ne demande qu'à s'installer. Nos sources, qui vivent au quotidien le commerce de la volaille, affirment en effet que des poules pondeuses sont vendues au terme de leur fertilité, ce qui ne devrait logiquement pas être le cas. Ces dernières seraient écoulées sous couvert de l'argument «véritables poulets de ferme», Ces volailles sont écoulées au terme de dix-huit à vingt quatre mois de production. Ce qui ne devrait pas être le cas vu que biologiquement elles n'ont pas pour finalité d'être consommées. Leur chair étant, de l'avis des connaisseurs, carrément impropre à la consommation, au terme d'un certain seuil. L'on apprend que la couleur naturellement rouge de ces poulardes les fait étrangement ressembler à de l'authentique poulet de ferme. Ce qui d'ailleurs faciliterait la tricherie. Ce constat nous est donc fait par d'importants marchands, connus sur la place d'Alger. Notamment M.Boukhdimi Ali qui tient un comptoir de volaille au quartier de Salembier, sur les hauteurs d'Alger. Ce dernier explique que de la volaille de ce type, au lieu d'être arrosée à la chaux puis enterrée ou incinérée, serait impunément écoulée à des détaillants ignorant la nature de la marchandise. Ces «trafiquants» qui font fi de la santé des citoyens poursuit-il, ne soumettent généralement pas leur cheptel au contrôle vétérinaire de rigueur. Un contrôle auquel échapperait ainsi nombre de produits avicoles proposés çà et là aux consommateurs, poursuit-il comme pour dire que les citoyens ont pour devoir de s'approvisionner à des sources sûres et les invite à ne pas céder à l'achat impulsif, aux endroits de fortune. Il faut dire que depuis l'avènement de la pandémie de grippe aviaire qui frappe la planète, particulièrement l'Asie du Sud-Est et certains pays de l'Europe de l'Est, le prix de la volaille a sensiblement baissé dans notre pays. Et ce pour des raisons purement psychologiques. Car il faut savoir, les aveux du ministre de l'Agriculture à l'appui, que notre cheptel avicole est heureusement indemne de toute atteinte. Depuis l'alerte mondiale donnée suite à l'apparition de foyers d'infection dans le monde, particulièrement en Turquie et même en Europe occidentale, les pouvoirs publics algériens ont immédiatement pris les devants et mis en alerte maximale le contrôle vétérinaire et sanitaire aux frontières. Notamment dans les ports et aéroports. Il faut dire que dans les commerces déclarés, toute la volaille est préalablement soumise à un rigoureux contrôle vétérinaire et de qualité. Une précaution à laquelle appellent, et pour la première fois, les détaillants et autres commerçants par crainte de voir leur business décliner. Ces derniers qui proposent le poulet jusqu'à 108 DA le kg donnent en effet l'impression aujourd'hui de vouloir coûte que coûte tenir face à la sinistrose qui risque de freiner le commerce de la volaille. Rappelons également les assurances données par le ministre de l'Agriculture lui-même, M.Saïd Barkat, qui a, lors d'un séminaire auquel il a convié les directeurs centraux de l'agriculture, confirmé la bonne santé du patrimoine avicole national. Conscients donc de la menace qui pèse sur le commerce de la viande blanche d'origine avicole, les professionnels semblent donc inviter à plus de prudence et incitent leurs confrères à soumettre leurs produits au contrôle vétérinaire national auquel ils expriment toute leur confiance.