Près de 80% des 81.024 lits assurés par les établissements hôteliers du pays ne répondent pas aux normes internationales. Le ministre du Tourisme, M.Nouredine Moussa, a annoncé hier, sur les ondes de la Chaine III l'existence, au niveau de son département, de 700 dossiers d'investissement émanant d'opérateurs nationaux. Ces derniers sont, selon lui, en cours d'étude. Il citera parmi les projets les plus intéressants celui de la création d'une école de tourisme à Annaba. Une commission consultative, chargée de l'examen des projets à caractère touristique, a été installée, samedi, ajoutera l'invité de l'émission «Question de l'heure». Outre les représentants du secteur du tourisme, elle est constituée de membres des départements ministériels de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme, des institutions tels le Cread, l'Epau et l'université d'Oran, ainsi que des experts dans plusieurs disciplines. Ce cadre pluridisciplinaire, intersectoriel et interinstitutionnel vise la mise en place d'une démarche concertée en vue d'examiner et d'émettre notamment des avis sur l'aménagement des zones d'expansion et sites touristiques, sur l'architecture des projets touristiques et leur intégration à l'environnement ainsi que sur l'impact socio-économique et environnemental des projets en vue d'une utilisation optimale et durable des potentialités du secteur. M.Moussa a souligné notamment qu'il y a des porteurs de projets, étrangers, à l'exemple d'une société étrangère qui investira dans la zone d'expansion touristique (ZET) de Zéralda pour la construction d'un village touristique. Il citera notamment les projets Mehri en matière de construction d'hôtels. Notons que 301 projets d'hôtels sont en cours de réalisation avec un taux d'avancement de 56%. Il est prévu cette année de réceptionner une partie, ce qui va ajouter une capacité de 30.000 lits supplémentaires. Evoquant la mise à niveau des établissements hôteliers, le ministre a déclaré que 80% des 81.024 lits assurés par les établissements hôteliers du pays ne répondent pas aux normes internationales. «Il existe entre10.000 à 15.000 lits qui répondent aux normes internationales». Afin de remédier à cette lacune, l'invité de la Chaîne III a annoncé que son département ministériel va initier un programme de mise à niveau de ces établissements à la faveur de la convention signée avec le Crédit populaire d'Algérie (CPA) portant facilitation de l'octroi des crédits pour mener à bien cette opération. Les opérateurs du tourisme pourront ainsi bénéficier de crédits à hauteur de 60% des coûts de la mise à niveau. Les délais de remboursement ont été portés à 10 ans contre 5 années auparavant. Pour ce qui est de l'action du classement des hôtels, M.Nouredine Moussa dira qu'elle est toujours opérationnelle. Elle s'avère, a-t-il tenu à dire, d'une importance capitale en matière de qualité de l'offre et elle doit s'appuyer sur une démarche rigoureuse. C'est ainsi qu'il a évoqué les opérations de contrôle effectuées sur les établissements hôteliers, dont la première a été lancée en juillet 2005. Selon lui, les représentants des directions locales ont visité plusieurs hôtels dont la plupart n'étaient pas conformes aux normes sans pour autant divulguer le nombre de ces derniers. «Nous avons décidé de sensibiliser les hôteliers dans ce sens. Nous leur avons même donné une autre chance en les avertissant qu'un deuxième contrôle sera effectué au mois de novembre prochain», a-t-il indiqué. Il a insisté également sur le fait qu'il existe des inspecteurs du tourisme qui se chargent notamment du contrôle des ZET et qui ont la prérogative de dresser des procès-verbaux et de les déposer au niveau de la justice. Le ministre a profité de l'occasion pour expliquer, par ailleurs, la stratégie à adopter, soulignant que « le tourisme n'est plus considéré comme une simple activité de loisir et de détente». Avec un budget de fonctionnement de 818 millions de dinars, le ministère du Tourisme vise la mise en place d'une démarche concertée dans l'aménagement des zones d'expansion et sites touristiques et leur intégration à l'environnement ainsi que sur l'impact socio-économique des projets, pour l'horizon 2015. Selon les statistiques avancées par le ministre, en 2004, 1,2 million de personnes sont entrées dans le pays alors qu'en 2005 le chiffre est passé à 1,3 million soit une évolution de 28%. Le secteur vise à atteindre 1,5 million de touristes en 2006. Le tourisme en Algérie a longtemps été à l'abandon mais le ministre Nouredine Moussa semble décidé à redonner à son secteur une dynamique à même de générer des emplois et des recettes sachant que le secteur du tourisme génère dans le monde 230 millions d'emplois.