Le ministère du Tourisme compte mettre un terme aux pseudo-investisseurs. Il existe 700 dossiers d'investissement émanant d'opérateurs nationaux au niveau du ministère du Tourisme. Seulement une quarantaine de projets ont eu l'aval, selon le ministre, M.Noureddine Moussa, qui était hier l'invité du forum de l'Entv. Il a reconnu toutefois l'existence de pseudo-investisseurs à laquelle son département compte mettre un terme. Concernant les projets de développement du secteur, ils sont selon le ministre 253 parmi les 300 projets lancés qui sont bloqués pour des raisons de financement. «Il faut savoir que l'investissement touristique demande un crédit à plus ou moins long terme alors que nos banques ont des crédits qui ne sont pas adaptés à l'investissement touristique », a-t-il déclaré. Pour les investissements normaux, ces 300 projets permettent de réaliser plus de 30.000 lits supplémentaires et 15.000 emplois directs: «Il y avait des problèmes de financement dans la plupart des cas, ce verrou a été levé par la signature de la convention avec le CPA et je pense que la réalisation de ces projets ira un peu plus vite s'ils émargent à ce dispositif», ajoutera le ministre. Evoquant la privatisation des hôtels qui a suscité la contestation des travailleurs, M.Moussa rassurera qu'il a été exigé dans les cahiers des charges, la préservation des postes d'emploi au moins pour une période de 5 ans. Par ailleurs, il annoncera que déjà 5 établissements hôteliers sont vendus, 14 autres sont mis à la vente dont l'ouverture des plis d'appel d'offres aura lieu le 6 mai prochain alors qu'une troisième tranche de 12 autres hôtels est également prévue à la vente. Concernant la dernière mesure prise par le ministère, à savoir la fermeture d'hôtels, le ministre a réaffirmé que les raisons sont liées aux mauvaises conditions de prestations qui ne répondent pas aux normes et au non-respect des conditions d'exploitation. Rappelons dans ce sens qu'une vingtaine d'hôtels ont été fermés à Alger et 17 autres ont été proposés à la fermeture. La commission technique intersectorielle des établissements touristiques a adressé des mises en demeure à 37 hôtels de la capitale ainsi que 22 avertissements et 34 convocations à d'autres établissements hôteliers pour régularisation de dossiers. En 2005, l'Algérie a reçu 1443.000 touristes, par rapport à 1238.000 touristes en 2004, c'est une progression de plus de 15%. Pour ce qui est de la politique du ministère du Tourisme, elle vise, selon M.Moussa, à replacer l'activité touristique dans sa dimension réelle, à savoir une dimension économique. «Nous avons arrêté une stratégie à l'horizon 2015 parce que nous considérons que le tourisme a besoin de temps pour se développer». Selon lui, il y a un enjeu sur l'aménagement du territoire parce que les projets touristiques sont structurants, un enjeu sur le plan de l'environnement car le tourisme est un vecteur de sensibilisation. Le troisième enjeu est l'insertion des projets touristiques dans l'espace des jeunes et qui permet aux personnes de faire de leur potentiel une activité économique créatrice de richesses et donc de fixer les populations là où elles se trouvent. Le tourisme participe à la création d'emplois et de richesses: c'est, dans le monde, la première industrie avec plus de 200 millions d'emplois. «Notre stratégie repose sur quatre axes: rattraper le retard en matière d'infrastructures. Nous n'en avons pas assez par rapport aux autres pays riverains (220.000 lits au Maroc et en Tunisie aux normes internationales). Nous sommes à 81.000 lits, plus de 80% d'entre eux ne répondent pas aux normes. Il y a aussi la formation» a-t-il dit. Il poursuivra que son département compte également atteindre 4 millions de touristes en 2015 sachant que les pays voisins visent les 10 millions. Quant au nombre de touristes qui ont fréquenté notre pays en 2005, le nombre de touristes a atteint un peu plus de 440.000 étrangers, ce qui représente un peu plus de 30% du total et plus de 1 million d'Algériens résidant à l'étranger. Les motifs de visite sont différents: 73% des touristes étrangers pour la détente et le loisir, 24% pour des motifs d'affaires et 2,16% en mission. Les pays de provenance sont la France (34%) et la Tunisie (29%).