Le massacre à la tronçonneuse n'a laissé personne indifférent. Organisé les 28 et 29 janvier à Béjaïa, le premier séminaire national sur le rôle du parc naturel dans la conservation et le développement durable des ressources naturelles, a été l'occasion inespérée de réaffirmer l'option pour la préservation et le développement des aires naturelles dans le pays. Mise à l'essai au Parc national de Gouraya (PNG) à Béjaïa, depuis quelques années, cette option se cherche de nouveaux outils structurels. La définition de plans d'action concertés entre des partenaires, la proximité territoriale, les vocations et les intérêts croisés impliquent des programmes qui ne peuvent plus se suffire du caractère contraignant adopté jusqu'ici et dont l'efficacité semble avoir montré ses limites. Au sein des responsables concernés de près par ce sujet, on reconnaît volontiers que des aires protégées au niveau national sont sujettes à une dégradation de plus en plus menaçante. Les approches et les interventions partielles sont l'essentiel des causes ayant induit cet état de fait. Tirer les enseignements des erreurs passées et définir de nouveaux instruments d'organisation ouverts à l'implication de l'environnement immédiat des sites ciblés est devenu indispensable pour le développement et la préservation. Tout un programme en somme qui attend de voir se mettre en place les instruments de la concrétisation du parc naturel. Le séminaire a été l'occasion qui s'inscrit dans l'optique d'ériger trois sites en parcs naturels. Une première en somme après celle des parcs nationaux, au nombre de 11 sur le territoire national, et de la réserve naturelle représentée seulement par un site. La forêt domaniale de l'Akfadou, comprenant des parties des territoires de deux wilayas (Béjaïa et Tizi Ouzou), est choisie pour être l'une des premières aires à accéder à ce statut. Un choix dicté par la richesse floristique et faunistique des sites concernés, mais aussi, par la demande de certains acteurs, associatifs notamment, de plus en plus imprégnés de culture environnementale. L'idée de la création des parcs naturels est venue de la volonté des habitants d'agir pour la protection d'espaces verts au niveau rural constituant un riche patrimoine naturel et culturel, soutient M.Abbane qui cite, l'association écologique du Douar Ikdjane dans la commune de Tifra, qui milite pour cet objectif. Une bonne nouvelle, en somme, si l'on considère le massacre que subit au quotidien la forêt d'Akfadou. S'il est vrai que par le passé cette forêt a toujours servi les riverains en matière d'approvisionnement en bois il reste que l'exploitation qui en est faite ces dix dernières années, avec l'avènement du terrorisme, est des plus meurtrière car non contrôlée et totalement anarchique. C'est pourquoi, d'ailleurs, des voix se sont élevées à maintes reprises pour sauver ce qui reste de ce poumon naturel. Le massacre à la tronçonneuse n'a laissé personne indifférent. Cette évolution de la situation, aussi bien juridique que réglementaire, induira à coup sûr une exploitation rationnelle donc contrôlée par les services concernés. Une façon comme une autre d'assurer un développement réel de ce parc et de permettre aux populations limitrophes de profiter de ce gisement naturel de façon durable. La faune et la flore ne peuvent que se développer sereinement. La richesse de cette forêt étant connue, il convient de la conserver, la protéger aussi bien contre les méfaits humains que naturels dont les incendies d'été notamment qui la ravagent chaque saison. Bref, la forêt d'Akfadou est partie pour bénéficier d'une considération plus accrue et par voie de conséquence davantage de moyens en mesure de limiter les dégâts, à défaut de les éliminer.