«L'intolérance d'où qu'elle vienne, qu'elle soit réelle ou verbale, action ou réaction, constitue toujours une menace grave pour la paix», affirme le Vatican dans un communiqué. Une position sage, qui invite à la cohabitation pacifique entre les religions. Bien que dans plusieurs pays européens l'heure est à l'escalade. La vague de désapprobation suscitée par la publication par le journal danois Jyllands-Posten, relayé par la plupart des journaux européens, des caricatures du prophète (QSSSL) est légitime. Au moment où les gouvernements occidentaux prétendent mener une guerre sans merci contre le «terrorisme islamiste», on n'hésite pas à sauter sur l'occasion pour s'en prendre à l'islam et aux musulmans. L'amalgame sciemment entretenu par les ennemis jurés de l'islam, depuis l'aube de ce dernier, entre islam et terrorisme, n'a pour objectif que de mettre dos à dos les principales religions monothéistes. Les «croisades» lancées, au lendemain des attentats du 11 septembre, par le président américain, sous couvert de la lutte contre le terrorisme, n'ont pas manqué d'attiser le feu. L'islamophobie qui continue de tisser sa toile, au sein des sociétés chrétiennes, n'est pas «catholique». Pour cause, elle coïncide avec la victoire écrasante du mouvement Hamas aux élections palestiniennes. Un événement qui a changé la donne au Proche-Orient. Ainsi l'épouvantail du terrorisme brandi par les Etats-Unis et l'Union européenne, qui n'ont pas hésité à menacer de supprimer les aides financières au peuple palestinien, vise en premier lieu à venir en aide à Israël. Ces pays, en exigeant du mouvement Hamas de reconnaître l'Etat hébreu et de mettre un terme à son action armée, veulent en réalité desserrer l'étau sur Israël. Au « péril » islamiste de Hamas s'ajoute la menace nucléaire iranienne, dont le dossier vient d'être soumis au Conseil de sécurité de l'ONU. Par ailleurs, la confusion que veulent entretenir les pays occidentaux autour des mouvements de résistance palestiniens, allant jusqu'à assimiler ces derniers à des organisations terroristes, n'a fait qu'exacerber les choses. Des positions extrémistes, qui ne font que nourrir le camp adverse. De la première guerre en Irak aux caricatures attentatoires à la religion musulmane, en passant par les évènements du 11 septembre et le déni au peuple palestinien de fonder son Etat, conformément aux résolutions internationales, les provocations sont allées crescendo contre l'islam et les musulmans. Tantôt, sous couvert de la lutte antiterroriste, et tantôt au nom de la liberté d'expression, l'Occident, en prétendant lutter contre le «terrorisme islamiste » ne fait que conforter l'action, aussi violente soit-elle, des extrémistes de tout bord. D'ailleurs, les manifestations de rue et les actes de vandalisme, qu'ont connus certaines capitales arabes au cours de ces derniers jours, et dont la dernière en date est l'incendie de l'ambassade du Danemark en Syrie sont l'une des conséquences logiques du feuilleton des caricatures.