L'Osservatore Romano, journal catholique et porte-voix du Vatican, a été imprimé, pour la première fois, de son existence, en trois langues universelles (arabe, français et anglais) dans son édition du mardi, reproduisant le texte intégral du discours du pape, donné à l'université de Ratisbonne. Une édition tout à fait spéciale, pour l'Osservatore, utilisant la grammaire d'autres pays que celle officielle du Vatican qu'est l'italien. Tout cela pour donner explication et essayer de remettre, dans leur contexte, les paroles prononcées par le pontefice devant l'auditoire de la Bavière. Revenant sur les polémiques surgies après son «lecito magistralis» en terre natale, le pape Benoît XVI, à l'occasion de l'audience publique d'hier mercredi, sur la place Saint Pietro, devant une foule des grands jours, a rappelé ses phrases de mal-interprétation pour lui. «Je suis retourné dans l'université où j'ai enseigné comme professeur. Comme thème, j'avais choisi la question du rapport entre la foi et la raison. Pour introduire l'auditoire dans l'actualité de l'argument, j'ai cité une phrase de l'empereur byzantin Manuele II Paleologo (...) je voulais expliquer que religion non est violence, mais que religion et raison vont ensemble. (...) J'ai voulu inviter au dialogue entre les religions dans le monde moderne. J'ai aussi invité au respect profond pour les religions et en particulier pour les musulmans, avec lesquels nous adorons l'unique Dieu et collaborons pour défendre les droits et la paix (...) J'ai du respect pour l'Islam et les autres grandes religions (...).» D'un autre côté, toujours à Rome, le maire de la ville Walter Veltoni avait organisé une rencontre des représentants des trois grandes religions monothéistes, mardi 19 septembre, au Compidoglio, siège de la commune avec pour objectif, la recherche du dialogue, de la tolérance, du respect et de la compréhension réciproque. Outre Veltroni, assistaient le secrétaire général du Centre culturel islamique de Rome, Abdallah Redouane, le cardinal Paul Poupard, président du Conseil pour le dialogue interreligieux, l'imam de la Mosquée de Rome, Sami Salem et le rabin Riccardo Di Segni. A cette occasion, le maire a présenté la nouvelle revue interreligieuse qui sortira périodiquement et a pour logo-titre Se connaître et cohabiter. «Rome est le coeur du christianisme et la croisée des religions, le climat du dialogue n'en est jamais moins venu, permettant aux voix de la paix d'être plus fortes de ceux qui défendent les germes de la haine et de l'intolérance», a déclaré le premier citoyen de la capitale. Pour sa part, le cardinal Poupart a insisté sur «la voie alternative au terrorisme et à la violence, cette voie est le dialogue qui passe par la reconnaissance des différences». Pour Abdellah Redouane, le «chapitre est clos (...). Dans son angelus de dimanche dernier, le pape a exprimé son regret et a invité à la confrontation franche et sincère. Nous avons accueilli cet appel (...) pour porter en avant le dialogue». L'imam de la Mosquée de Rome a parlé «d'excuses tardives, mais suffisantes et valides».