Le président de la République fédérale du Brésil est un produit du syndicalisme brésilien. Le président brésilien, M.Luiz Inacio Lula Da Silva, effectue, à partir d'aujourd'hui, une visite de deux jours en Algérie. Première du genre depuis 1983, cette visite fait suite à celle effectuée par le président Bouteflika en mai 2005. Le séjour de M. Luiz Inacio Lula sera, dit-on de sources diplomatiques algériennes, mis à profit pour aborder la question de l'OMC. De par sa qualité de pays qui détient une expérience appréciable dans le domaine agricole, il est attendu une assistance dans le cadre du plan de développement agricole national. Mais plus que la coopération strictement économique, l'Algérie et le Brésil partagent plusieurs autres centres d'intérêt, notamment la réforme de l'ONU et la paix en Afrique où les nations d'Amérique latine, dont le Brésil est l'un des porte-flambeaux, donnent la nette impression de vouloir développer un partenariat Sud-Sud. Pour ce qui concerne les relations bilatérales entre les deux pays, l'on notera que les principaux secteurs de coopération se situent au niveau de l'énergie et des mines, la santé et bien entendu l'agriculture. Il y a lieu de signaler qu'en termes de coopération, trois accords ont été signés lors de la visite du chef de l'Etat à Brasilia, portant notamment sur l' exemption de visa pour les détenteurs de passeport diplomatique ou de service. Au plan de la coopération politique, les deux pays entendent «développer leurs relations bilatérales au niveau parlementaire», indique-t-on auprès du ministère des Affaires étrangères. Une volonté déjà affichée par la partie brésilienne, puisqu'un groupe d'amitié avec l'Algérie a ainsi été créé au sein du parlement de ce pays. Pour ce qui concerne les relations commerciales, celles-ci ont connu une forte hausse ces dernières années. De 2,28 milliards de dollars en 2002, elles se sont situées autour de 3,41 milliards en 2005. Cette progression de 50%, après un bond de 100% entre 2003 et 2004, de la valeur des échanges commerciaux est, faut-il le signaler, largement au bénéfice de l'Algérie. En effet, sur un total de 3,41 milliards de dollars, l'Algérie a exporté en 2005 au Brésil pour 2,89 milliards de dollars et en a importé l'équivalent de 520 millions de dollars. Ces chiffres placent l'Algérie en première position parmi les partenaires économiques du Brésil dans le monde arabe et en deuxième place en Afrique, juste après le Nigeria. Cela dit, les exportations algériennes sont majoritairement le fait des hydrocarbures, ce qui laisse une très large marge de développement des relations économiques entre les deux pays, d'autant que l'Algérie ambitionne de diversifier sa production et multiplier les débouchés des produits hors hydrocarbures. Rappelons que le président de la République fédérale du Brésil est un produit du syndicalisme brésilien. En 1969, après des élections, Lula entre à la nouvelle direction du Syndicat des métallurgistes de Sao Bernardo et Diadema. Il est élu premier secrétaire du syndicat en 1972 et en devient le président en 1975 avec 92% des voix (soit environ 100.000 travailleurs). Lula donne alors une nouvelle orientation au mouvement syndical brésilien. Réélu président du syndicat en 1978, il organise les premières grèves ouvrières au Brésil depuis 10 ans. En mars 1979, une grève mobilise 170.000 ouvriers métallurgistes dans l'ABC Paulista qui lui donne l'idée de créer un parti des travailleurs. Alors que le processus d'ouverture politique du Brésil se fait graduellement, Lula fonde, le 10 février 1980, avec d'autres syndicalistes, des intellectuels, des hommes politiques et des représentants sociaux (leaders ruraux ou religieux), le Parti des travailleurs (PT).