L'élection de Abdelmadjid Tebboune en sa qualité de président de la République lors de la joute présidentielle de 12 décembre écoulée a mis un terme à l'instabilité institutionnelle et a permis aux institutions de l'Etat de se relégitimer en s'insérant mordicus dans la légitimité constitutionnelle. Cette nouvelle donne favorise un dialogue, voire des négociations avec l'ensemble des protagonistes politiques et la société civile dans la perspective de mettre en branle une nouvelle pratique politique qui coupera court avec l'expérience politique précédente. L'exploit de la présidentielle commence à donner ses résultats, le contexte n'est plus celui de l'avant 12 décembre où les institutions de l'Etat souffraient d'une manière drastique d'une représentativité et d'une légitimité constitutionnelle en mesure d'aborder et de traiter les questions cruciales qui caractérisent la crise politique profonde dans laquelle est plongé le pays. La première déclaration du nouveau président élu, c'était de tendre la main aux gens du « Hirak » et aussi aux forces vives de la patrie pour une amorce de dialogue sérieux, transparent et honnête pour aller de l'avant et sortir de la crise politique actuelle. Tout compte fait, cette déclaration qui résonne comme un appel solennel de la haute autorité de l'Etat, à savoir la présidence de la République pour s'atteler à la tâche et remettre le pays sur les rails. La classe politique vient de réagir à l'appel du nouveau président, Abdelmadjid Tebboune. Ce sont les prémices d'une nouvelle étape qui sera corroborée par des décisions concrètes et pratiques. De ce point de vue, certains partis politiques de l'opposition affichent leur disposition à entamer des rencontres et des débats avec l'institution présidentielle pour engager l'amorce d'un dialogue global qui facilitera la transition politique et qui engagera le pays vers les défis essentiels, à savoir le défi économique et social et l'entame d'un chantier capital qui est la refonte de l'Etat en enclenchant le processus de la révision radicale de la Constitution. Il semble que la situation politique est dans sa voie vers le dégel ; rien qu'à lire le communiqué du Mouvement de la société pour la paix (MSP), on peut déduire que l'approche présidentielle incarnée par le nouveau président élu, Abdelmadjid Tebboune est la bienvenue. Le président du MSP, Abderrezak Makri en l'occurrence, a qualifié le premier discours du président élu de « rassembleur et ouvre de sérieuses perspectives pour un véritable dialogue national », a-t-il souligné. Pour favoriser les pistes susceptibles d'apporter les solutions concrètes à la situation de crise actuelle, le MSP a rappelé que « la meilleure manière d'exprimer une bonne intention visant le changement , c'est d'abord s'engager dans la voie de la réforme constitutionnelle et la révision des lois inhérentes au fonctionnement des institutions de l'Etat », a précisé le communiqué du MSP. Le Mouvement de la société pour la paix a expliqué dans son communiqué que « l'objectif de la réforme constitutionnelle et juridique, c'est de permettre aux libertés individuelles et collectives de se concrétiser comme instrument irréversible et institutionnalisé et mettre en place des mesures qui rassembleront tous les Algériens et qui renforceront les fondements de la souveraineté nationale et l'unité du peuple algérien », et d'ajouter : « Même si l'intention est bonne, nous jugeons les choses sur la base des décisions pratiques et concrètes ; parmi les décisions pratiques, il faut favoriser l'apaisement et libérer les détenus du ‘‘Hirak'' pour que le dialogue réussira son objectif », a mentionné le communiqué. Le communiqué du MSP se veut comme un soutien clair aux efforts qui verseront dans un processus de rassemblement de l'ensemble des Algériens et des Algériennes dans le but d'absorber les tentions et baliser le terrain pour entamer les véritables chantiers politiques et économiques qui s'imposent comme un choix et une exigence incontournable pour favoriser la piste de dénouement de la crise et créer un climat de confiance. Le Front des forces socialistes (FFS) est d'avis aussi d'aller vers un dialogue sincère et sérieux, mais non pas un simulacre qui reproduirait les pratiques du système précédent. Dans ce sens, le FFS a indiqué que « seuls une véritable transition démocratique et un dialogue national transparent et sérieux avec tous les acteurs politiques représentatifs et ceux de la société civile mobilisés dans le Mouvement populaire et associatif, pourront convenir d'une plate-forme consensuelle de sortie de crise », précise-t-on. Une chose est sûre, le contexte d'aujourd'hui favorise les chances de la réussite des initiatives qui militent pour la résorption de la crise et la mise en place de nouveaux mécanismes de changement politique, économique et social.