Par: Ammar Zitouni L'insistance sur le dialogue du nouveau Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune pour sa première sortie médiatique pourrait être une excellente référence pour la classe politique, les composantes de la société civile et bien sûr pour le Hirak qui s'accrochent au changement.
Un message particulier a été adressé au Hirak par M. Tebboune pour un dialogue sérieux : " Je m'adresse directement au Hirak, que j'ai à maintes reprises qualifié de béni, pour lui tendre la main afin d'amorcer un dialogue sérieux au service de l'Algérie et seulement l'Algérie a-t-il déclaré vendredi lors de sa conférence de presse à Alger. Le nouveau Président reconnaît que l'émergence du Hirak a permis l'émergence de plusieurs mécanismes, à l'instar de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) " il a remis l'Algérie sur les rails de la légitimité, la préservant ainsi de l'aventurisme et des manœuvres qui ont failli torpiller le peuple algérien ", promettant d'œuvrer à " rendre justice à toutes les victimes de la bande ". Dans ces conditions, l'objectif apparent et affiché par M. Tebboune est clair : sauvegarder les principes de la démocratie à travers le dialogue qui devrait permettre une participation et une émergence décentes d'une nouvelle génération socio-politique, tout en garantissant la concrétisation du changement ensemble sans aucune exclusion et dans des conditions qui puissent être consensuelles à travers de nouvelles réformes politiques et socio-économiques. Il est vrai aussi que, paradoxalement, la situation politique semble meilleure qu'elle ne l'était au début de la crise : le scrutin présidentiel réussi de jeudi a ouvert la voie à tous les espoirs et toutes les perspectives : stabilité et changement dans le calme. La meilleure preuve est venue aussi des quatre candidats à l'élection du président de la République. Azzedine Mihoubi-Ali Benflis-Abdelkader Bengrina-Abdelaziz Belaïd se sont succédés à reconnaître leur défaite décidée par les urnes et à féliciter M. Abdelmadjid Tebboune pour sa victoire écrasante. Amis et adversaires du nouveau Président, tout le monde reconnaît sa volonté d' " assainissement " et de changement exigé par le peuple, dans la mesure où son élection est aussi le reflet et le résultat de l'esprit de la démocratie qui s'est instauré en Algérie grâce à l'avènement du mouvement citoyen et de la noble mission réalisée par l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Appelant à la nécessité du dialogue, M. Tebboune n'a manqué ni d'arguments ni de vitalité politique pour s'affirmer en " rassembleur ", c'est-à-dire pour lui, les enjeux sont particulièrement importants et qu'il y a lieu pour tout le monde de se ressaisir pour le seul et unique intérêt de l'Algérie. Aussi, il s'est engagé pour l'ouverture claire, révélant qu'il appartient à tout le monde de se rassembler autour d'un même idéal, de faire preuve d'une interaction solide et forte pour l'instauration de l'Etat de droit moderne, crédible répondant aux attentes et aspirations du peuple. On comprend à travers son " je tends la main à tout le monde ", il vise tout le corps de l'environnement politique et social cognitif et recherche, d'un riche savoir de dialogue, d'une perspicacité et d'une vision à ce qu'elle soit capable de prospecter les complications et les défis du moment et du futur , proche et lointain de l'Algérie, d'examiner l'ensemble des indicateurs nouveaux et les évolutions des étapes et des événements avec toutes leurs constantes et variabilités. Le dialogue avec tout le monde préconisé par le Président de la République est un processus trop " sérieux " puisque par ricochet,. Tebboune a lancé directement un appel à la région de la Kabylie pour se joindre à cette démarche pour le seul intérêt de l'Algérie.