Le FLN a tenu, hier, la réunion de son bureau politique au siège du parti, à Hydra. L'évolution de la crise politique aiguë que traverse le parti, les préparatifs de la session extraordinaire du comité central pour élire un nouveau secrétaire général, sont les points inscrits à l'ordre du jour de cette réunion. Le FLN est sorti vaincu de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019. A quelques jours du précédent scrutin, le bureau politique du FLN, par la voix de son secrétaire général par intérim, Ali Seddiki, avait décidé d'apporter son soutien au candidat de son frère ennemi, le RND, en l'occurrence Azzedine Mihoubi, qui n'a obtenu au final que 7,26% des suffrages exprimés, en se plaçant à l'avant-dernière place, derrière l'actuel président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l'islamiste Abdelkader Bengrina, du Mouvement El-Bina et Ali Benflis, de Talaie El-Hourriyet et dépassant à peine Abdelaziz Belaïd, du Front El-Moustakbel. L'ex-parti unique, promis au musée par le Hirak, se débat ainsi pour se repositionner afin de trouver sa place dans la nouvelle reconfiguration politique, qui reste à définir. Or, fort probablement, le FLN et le RND ne maintiendront pas leur hégémonie dans le nouveau staff gouvernemental comme dans le passé où ils occupaient les 2/3 des départements ministériels, et n'auront plus un rôle majeur dans le futur processus politique ni une place au soleil dans le champ partisan qui se dessine. D'après certains observateurs, la convoitise que nourrissent les deux partis envers le nouveau président de la République, tient au fait que ce dernier aura besoin et d'une base politique et de l'actuelle majorité parlementaire pour mettre en oeuvre son chantier de réformes(faire adopter les amendements qu'il compte apporter à la loi électorale et faire éventuellement réviser la Constitution via le Parlement). Le secrétaire général par intérim, Ali Seddiki, s'est empressé de prêter allégeance à Tebboune,car des cadres et des militants de sa formation réclament sa tête. En tout cas, c'est le branle-bas de combat depuis l'investiture du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Dans ce contexte, différents groupes s'agitent et se livrent une guerre de tranchées autour du contrôle de cet appareil. Des militants de l'ex-parti unique, venus de différentes wilayas, se sont rassemblés avant-hier devant le siège national du parti, à Hydra, pour exiger le départ de la direction «illégitime» à sa tête, Ali Seddiki, secrétaire général par intérim et la remise du parti sur les rails «novembristes». Contestée et jugée non crédible, la direction actuelle du parti, notamment son bureau politique, est mise en demeure de convoquer la session extraordinaire sous peine «de subir le sort de celle pilotée par Mouad Bouchareb». Enfin, d'autres considèrent la convocation d'une session extraordinaire du comité central pour élire un secrétaire général comme une solution pour redresser la trajectoire du parti.