C'est à un angle de 180° qu'a tourné hier le Mouvement populaire à Annaba où les slogans avaient une connotation de victoire, non pas en perte de raison ni à court de revendications, ce mouvement était imprégné de satisfaction. Outre, la libération des 76 détenus d'opinion, perçue favorablement par les manifestants qui ont, à travers des slogans, mis en avant l'intérêt du pays. Les manifestants ont laissé entendre que le Hirak a gagné ainsi que l'Algérie. En effet, en ce 46e vendredi du Hirak, les manifestants étaient au rendez-vous, non pas pour revendiquer, mais pour manifester leur satisfaction quant à la libération inattendue des 76 détenus d'opinion. Ce Mouvement populaire, qui pourrait bien être le dernier, du moins à Annaba, où la libération de Lakhdar Bouregaâ et des 76 détenus d'opinion, a pris le dessus sur les revendications populaires. La mobilisation populaire s'était distinguée par des slogans imprégnés d'un avant-goût de victoire «Dertouha wallah dertouha», ont scandé les manifestants, dont le nombre ne dépassait pas 200, avant de se transformer en une masse imposante, celle que les artères du centre- ville n'ont pas enregistré depuis des semaines. Visiblement, la donne semble avoir changé, lorsqu'on sait que les Hirakistes sont sortis pour crier victoire et manifester leurs solidarité et leur soutien à qui de droit. Miracle ou force divine, les Annabis, sous le regard sidéré des forces de sécurité, se sont rassemblés sur la place du 1er Novembre, avant de sillonner, en amont et en aval, le Cours de la révolution, scandant «Chaâb khawa khawa, ahna twahadena yal khawana». Quelques perturbateurs ont tenté d'infiltrer le mouvement en lançant : «Etat civil pas militaire» ou «Souveraineté populaire», mais peine perdue. Le Hirak, à Annaba, semble avoir prononcé sa sentence. «Le Hirak n'a plus sa raison d'être, nous sommes à l'ère d'une nouvelle République», ont lancé certains Hirakistes. D'autres, affichant plus de conscience, ont laissé entendre que «poursuivre le Hirak, c'est donner l'occasion aux forces occultes et aux relais de la Issaba de se reconstituer». Entre les uns et les autres, il y a ceux qui ont rétorqué : «Nous sommes un peuple solidaire, personne ne pourra avoir de raison ni des Algériens ni de l'Algérie .»