Les syndicalistes n'écartent pas la possibilité d'avoir recours à une grève illimitée. Un nouveau round de confrontation ministère de l'Education-syndicats est annoncé pour la semaine prochaine. Les membres de la coordination intersyndicale, constituée de cinq syndicats, à savoir, le CLA, le Cnapest, l'Unpef, Satef et Sete de Béjaïa, ont décidé plus que jamais d'aller jusqu'au bout de leur logique revendicative. Ils n'écartent pas la possibilité d'avoir recours à une grève illimitée, dans le cas où les portes du dialogue ne seront pas ouvertes. Adoptant, pour l'heure, la stratégie de la «grève perlée», les syndicalistes visent à travers les journées de protestation à faire pression sur le département de Benbouzid, aux fins d'ouvrir le dialogue. La tutelle ne l'entend pas de cette oreille. Elle argumente sa position d'une part, par le fait que ces syndicats ne sont pas tous agréés, et d'autre part, la question des salaires est du ressort de la Fonction publique. Autant d'arguments qui ne semblent pas avoir convaincu les syndicalistes. «Il y a eu, déjà, des rencontres ministère-syndicats agréés qui n'ont pas abouti», a déclaré M.Lamedani, chargé de l'information du Cnapest. On assiste, donc, au jeu du chat et de la souris. D'ailleurs, après les deux journées de grève des 15 et 16 janvier derniers, beaucoup d'observateurs se sont interrogés sur l'après-grève. Après avoir menacé d'appliquer, point par point, les directives mentionnées dans les circulaires, diffusées aux directeurs des établissements, la tutelle donne une autre réponse. Cette fois-ci, c'est le ministre de l'Education nationale Boubekeur Benbouzid, qui a déclaré qu'il n'y aura pas d'augmentation des salaires. Le ministère de l'Education nationale s'est désengagé, donc, de cette question en précisant qu'elle relève du gouvernement. Cette déclaration vient au lendemain de celle faite par le chef du gouvernement qui a assuré que toute augmentation des salaires est jugée «illégitime». Les syndicalistes ont bien compris ce message. Ils se sentent les premiers visés par la déclaration du ministre. Le CLA (Conseil des lycées d'Alger), estime que cette «affirmation, sans visibilité sur l'évolution économique et sociale, vise à baliser la négociation sociale, en la réduisant à une question technocratique qui s'impose aux travailleurs sans discussion». Maintenant, que les enseignants appellent à une autre grève les 19, 20 et 21 du mois en cours, et la tutelle garde toujours la même position, il reste à savoir qui finira par céder. Autrement dit, devant les menaces échangées des uns et des autres, il reste à savoir, si maintenant, les portes du dialogue seront ouvertes, ou bien les deux protagonistes restent encore à se regarder en chiens de faïence? Dans une déclaration à L'Expression, M.Lamedani estime que le Cnapest n'est pas prêt à céder sur aucun point figurant dans la plate-forme de revendications. «Il n'y a, ni y aura aucune nouvelle décision concernant les points revendiqués. Nous maintenons toujours la même position et le même mot d'ordre de grève...» confirme notre interlocuteur. Le problème est réellement posé. Il exige donc une solution, avant que la situation ne dégénère. Pour les syndicalistes, la décision est irréversible. Selon ces derniers, la balle est dans le camp de la tutelle.