La commission des eaux minérales traîne-t-elle la patte, ou est-elle soumise à des pressions quelconques? Le marché de l'eau minérale livré à l'arnaque, n'est toujours pas soumis à une réglementation censée mettre de l'ordre dans la maison. Il n'y a pas longtemps, le ministre des Ressources en eau a annoncé que le marché de l'eau minérale sera assaini, pas plus tard que la première semaine du mois en cours. Ainsi, les critères de chaque eau devaient être rendus publics, chose qui n'intervient pas encore, faute d'un piétinement ou d'un trafic d'influence exercé quelque part. Une question s'impose sur le retard accusé quant à l'annonce des critères de chaque eau, la minérale et celle de table. Car, jusqu'à l'heure actuelle, le citoyen ne sait pas faire le distinguo, en l'absence d'une classification réglementée. Une telle séparation devra, décidément, métamorphoser le coût de chaque eau. Ainsi, objet de polémique, il y a quelques mois, la qualité de l'eau vendue dans le commerce devait être à la faveur d'une publication officielle, clairement spécifiée sur les étiquettes des bouteilles. Ce retard nous renvoie à une autre interrogation sur le fonctionnement de la commission permanente des eaux minérales et des eaux de source. Celle-ci traîne-t-elle la patte ou est-elle soumise à des pressions quelconques? Toutes les hypothèses sont permises, car, a fortiori, le travail de la commission ne fait pas avancer les choses pour que cette problématique soit réglée le plus vite possible, d'autant plus que le débat sur la vraie et la fausse eau minérale, est ouvert depuis l'année 2004. L'eau de chaque source doit être étudiée deux fois par an, en saison estivale et hivernale. Cette étude se fait sur le plan microbiologique, chimique et des matériaux lourds. Une étude environnementale a été également réclamée à chaque producteur. Telles étaient les exigences affichées par le ministère afin d'asseoir, a priori, une plate-forme pour cette nouvelle discipline. Pour le moment, aucun résultat n'a filtré quant au travail de la commission. Il semble que la volonté du ministère de discipliner la profession n'est pas accompagnée par un travail concret quant au suivi de l'opération et l'examen des dossiers. Les critères de chaque eau devaient être rendus publics quelques jours seulement après la publication, dans le Journal Officiel du premier mars 2006, de la liste des laboratoires de référence effectuant les analyses de la qualité des eaux minérales naturelles et des eaux de source. En référence à la même publication, le Centre national de toxicologie (CNT) est désigné pour l'analyse des paramètres physico-chimiques, toxiques et éléments indésirables des eaux minérales naturelles et des eaux de source. Quant à l'Institut Pasteur Algérie (Ipa), celui-ci est appelé à s'occuper des analyses des paramètres bactériologiques des eaux, tandis que l'Agence nationale des ressources hydrauliques (Anrh) est désignée pour les analyses des paramètres physico-chimiques, minéralogiques et de potabilité des eaux minérales et celles de source. Les producteurs sont donc appelés, par la force de la loi, à consulter ces institutions de contrôle et d'analyses. Même si le département de Abdelmalek Sellal ne compte pas fermer boutique pour les industriels, il s'avère toutefois impératif d'appeler un chat par son nom. En d'autres termes, les producteurs doivent s'insérer, soit dans le caisson des eaux minérales, soit dans celui des eaux de table. Mais, faut-il guider les producteurs et les obliger à remettre leurs eaux au labo? Certainement. Des milliards sont en jeu, car la classification va se répercuter inévitablement sur le prix de chaque eau. Une chose est sûre, la mise en application de la nouvelle réglementation annoncée par le ministre est plus urgente que jamais. En attendant, les contrôles que devront subir ces eaux proposées aux consommateurs doivent être aussi très rigoureux. Cette même commission permanente des eaux minérales et des eaux de table, qui semble accuser un retard, est appelée à également faire face aux commerçants «arnaqueurs»: seule cette structure est habilitée à délivrer des arrêtés d'exploitation à des opérateurs qui désirent investir dans le créneau des eaux minérales. Cela dit, les nouveaux venus ne doivent pas être agréés sans passer par le canal de la nouvelle réglementation. L'encouragement à l'investissement ne doit pas non plus signifier plus d'anarchie dans un marché, objet déjà d'une vive polémique. De gros bonnets doivent tomber avec cette nouvelle loi qui se prépare. Mais encore faut-il booster cette commission et contraindre les producteurs à prendre le chemin des laboratoires. Le ministère est appelé à responsabiliser davantage ladite commission et publier, dans les plus brefs délais, les critères sur la classification de chaque eau. Car, même si le consommateur a l'embarras du choix, il n'en demeure pas moins que le goût de l'arnaque se fait sentir.