Près de 150.000 abonnés ont été touchés suite à l'explosion du gazoduc d'Aomar. Le président directeur général de la Sonelgaz, Noureddine Bouterfa a démenti hier, l'information portant sur l'arrêt de la station de dessalement d'eau de mer d'Oran Kahrama. «Nous n'envisageons nullement d'arrêter cette station qui est opérationnelle et restera fonctionnelle», a-t-il déclaré sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale. Se référant à des sources proches de l'ADE, certains quotidiens ont annoncé hier, que la distribution d'eau potable sera perturbée dans la région d'Oran suite à l'arrêt de la station Kahrama à partir du 28 février. Ce qui pourrait induire, notamment, selon ces journaux, des perturbations dans la distribution de l'électricité. A rappeler que cette unité a connu au mois d'octobre dernier, un incendie accidentel au niveau d'une turbine de production d'électricité, ce qui a réduit les quantités d'énergie livrée à la centrale de Hassi Ameur. La semaine dernière, les responsables de l'unité se sont trouvés également contraints d'arrêter, momentanément la production d'eau, suite à la détection de traces d'huile et d'hydrocarbures dans l'eau de mer. Ces deux incidents ont été bien pris en charge, indique-t-on. L'unité Kahrama, inaugurée en septembre 2005, est la première installation combinée du genre à l'échelle nationale. Elle produit de l'eau dessalée pour les besoins de l'AEP de la ville d'Oran et ceux des complexes industriels de la zone d'Arzew, ainsi que de l'énergie électrique. Les trois turbines de production d'électricité fonctionnent à plein régime et produisent depuis cette semaine 365 Mégawatts/jour. Pour la production d'eau dessalée, l'unité Kahrama assurera à partir de la semaine prochaine, selon le P-DG de la Sonelgaz, 90.000 m3 d'eau quotidiennement. Evoquant le sabotage du gazoduc Hassi-R'mel-Cap-Djinet qui traverse la commune d'Aomar, à 22 km au nord-ouest de Bouira, M.Bouterfa a annoncé que 150.000 abonnés ont été touchés par cet incident. Il a affirmé que tout est rentré dans l'ordre depuis vendredi. Concernant les coupures d'électricité signalées dans certaines localités, l'invité de la Chaîne II dira qu'il ne s'agit pas de délestage. Ce sont, a-t-il tenu à expliquer, des chutes de tension, dues à des problèmes au niveau des réseaux de distribution. M.Bouterfa est revenu également sur la question de l'augmentation du prix de l'électricité. «Nous allons devoir demander une augmentation». Cette hausse variera entre 10% et 15%. Le groupe a émis cette demande à la commission de régulation qui doit trancher sur cette augmentation. Il a tenu à préciser toutefois que la clientèle industrielle est la première visée par cette mesure. Le prix du kilowatt est estimé actuellement à 3 DA. «Avec ce prix nous sommes à 65% du prix de revient». Il existe par ailleurs, entre 5 et 8 millions de clients basse tension. Le P-DG a tenu à soulever, toutefois, les problèmes de rétrocessions et de branchements illicites en électricité. «Un problème que même la justice, qui reçoit des milliers de plaintes, se retrouve incapable de résoudre », a-t-il déclaré, en ajoutant dans ce sens que plusieurs dossiers demeurent classés. Il a également évoqué ceux liés à la lutte contre la perte et le recouvrement des créances dans la mesure où la Sonelgaz est encore loin des résultats. Les créances sont de l'ordre de 25 milliards de dinars. D'autant plus que la Sonelgaz ne considère pas son endettement de l'ordre de 11% par rapport à son chiffre d'affaires comme un handicap. Actuellement, les dettes du groupe sont évaluées à 100 milliards de dinars. Pour M.Boutarfa, outre les créances, la qualité globale de la gestion de cette entreprise doit encore gagner en efficacité. Parmi les points de fragilité, il citera celui d'établir une relation totalement moralisée avec les clients et les sous-traitants. L'invité a notamment parlé de la réintégration des entreprises restructurées à savoir Kahraki, Kanaghaz, Kahrakib, Etterkib et Inerga à la Sonelgaz. Cette réintégration permettra selon lui, la préservation de 10.000 postes d'emploi. Ce qui porte le nombre d'employés au sein de la Sonelgaz à près de 50.000. Il a annoncé par ailleurs que pour les besoins des quatre nouvelles filiales du segment distribution du groupe, 9000 agents seront recrutés d'ici à fin 2008.